Le vice-président du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri, a déclaré que son “enlèvement” et sa “séquestration” le 30 décembre dernier par un groupe de jeunes barbus “sont intervenus dans le cadre d’un plan d’assassinat visant sa personne”.
“Les ravisseurs, qui ont refusé de décliner leurs identités, m’ont conduit à un bâtiment désaffecté situé dans une forêt de la région de Menzel Jmil, à Bizerte”, a-t-il précisé.
Lors d’une conférence de presse, vendredi, tenue par son collectif de défense, Bhiri a indiqué que cette décision a été dissimulée après l’exécution de l’ordre de son assignation à domicile, estimant que l’application de la décision d’assignation à domicile ne justice pas l’agression physique et verbale dont sa femme et lui ont fait l’objet.
Il a fait remarquer que “ce qu’il a subi était prévisible de la part du chef de l’Etat, du ministre de l’Intérieur ainsi que de tous ceux qui ont participé à cette opération au vu de la campagne de diffamation” menée contre lui.
“J’ignore, à ce jour, le motif de mon assignation à résidence ni même la raison pour laquelle j’ai été relâché”, s’est-il étonné, soulignant qu’il ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire.
“Aucune recherche n’a été entamée concernant les 16 plaintes que j’ai déposées à l’encontre du président de la République, du ministre de l’Intérieur, du Gouverneur de Bizerte et de toutes les personnes impliquées dans cet enlèvement”, a-t-il déploré.
Selon Bhiri, tout ce qui s’est passé a pour but de “se débarrasser des adversaires politiques avec des méthodes illégales qui s’apparentent à celles des bandes organisées”.
“Kaïs Saïed et son gouvernement continuent de répandre des mensonges sur leurs opposants, les accusant de corruption, d’enrichissement illicite et de complot contre la sûreté de l’Etat”, a-t-il ajouté.
Le 7 mars, le ministère de l’Intérieur a décidé de mettre fin à deux décisions d’assignation à résidence prises à l’encontre de deux individus en date du 31 décembre 2021, sur fond d’informations faisant état de leur implication présumée dans une affaire d’atteinte à la sécurité publique.
Le ministère n’a pas explicitement dévoilé l’identité des deux personnes concernées, mais la date du 31 décembre renvoie vers le vice-président du Mouvement Ennahdha Noureddine Bhiri et du cadre sécuritaire Fethi Beldi.