Les participants à la manifestation organisée dimanche à l’appel de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat” ont scandé “dégage” à l’adresse du président Kais Saied, appelant à sa destitution et criant le slogan “le peuple ne veut pas ce que, toi, tu veux”.
Les manifestants qui ont pris le départ de la place Bab Saadoun en direction de la Place du Bardo, ont également dénoncé la situation économique et sociale du pays, imputant la responsabilité de cette situation au pouvoir en place.
Ils ont réclamé le retour du processus constitutionnel et le retrait des mesures du 25 juillet 2021, exprimant leur refus des résultats de la consultation nationale et dénonçant le fait de traduire des civils devant la justice militaire.
Environ 2000 personnes ont participé à la manifestation, selon l’estimation de la police, tandis que les organisateurs avancent, eux, le chiffre de 30 000 manifestants.
Jawhar Ben Mbarek, membre de l’instance exécutive de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat” s’est dit convaincu que le peuple tunisien, les forces politiques et les organisations nationales, à leur tête l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), commencent à comprendre que le processus du 25 juillet et Kais Saied “ne sont rien d’autre qu’une farce”.
“Nous saluons tous les appels pour nous unir et serrer les rangs ainsi que pour engager un véritable dialogue participatif visant une sortie de la crise et un retour au processus démocratique”, a-t-il déclaré à l’agence TAP, évoquant les efforts visant la création d’un front national solide pour sauver la Tunisie et protéger les intérêts des tunisiens.
Pour sa part, le dirigeant du mouvement Ennahdha Mohamed Goumani a expliqué dans une déclaration à l’agence TAP, que l’organisation de nouvelles manifestations dans les rues ne s’adresse pas uniquement au “chef de l’exécutif de facto” mais se veut un message à l’intention de l’opinion publique interne et à l’étranger, selon lequel la scène politique -partis et organisations- est désormais en majorité contre le coup d’Etat.
L’objectif principal du dialogue politique, a-t-il ajouté, étant de parvenir à la formation d’un front politique élargi pour engager une réflexion sur une alternative économique, sociale et politique et un retour au fonctionnement normal de la vie politique.
De son côté la première vice-présidente du parlement dont les activités sont gelées, Samira Chaouachi a indiqué que les manifestants sont sortis pour réitérer leur refus à la consultation nationale qui “représente une escroquerie contre le peuple et une manière de dilapider l’argent public”.
Elle a, à cet égard, accusé la cheffe du gouvernement Najla Bouden d’avoir dilapidé l’argent public pour réaliser cette consultation qu’elle qualifie de “fiasco”.
Notons que les forces de sécurité ont fermé tous les accès parallèles de l’avenue 20 mars au Bardo et ouvert un couloir pour le passage des manifestants.