Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khémiri, estime que la levée de l’assignation à résidence de Noureddine Bhiri, après 67 jours de son “enlèvement et sa détention de force”, constitue un aveu de l’innocence du mouvement et de ses dirigeants de toutes les campagnes de diffamation et de harcèlement dont ils font l’objet.
Lors d’une conférence de presse tenue vendredi, à Tunis, sur les développements observés sur la scène nationale et mise à terme de la “détention abusive de force de Bhiri”, Khemiri a déclaré que tous les dirigeants du mouvement et leurs patrimoines sont entre les mains d’une justice indépendante, appelant “tout ceux qui détiennent une preuve incriminant Ennahdha ou ses dirigeants de se remettre à la justice”.
“La justice indépendante a rendu un non-lieu en première instance en ce qui concerne les crimes électoraux attribués à Ennahdha, relatifs aux listes de Tunis 1 et 2”, a-t-il déclaré, précisant qu’aucun financement étranger n’a été établi pour ces deux listes.
Cette justice, qui ne travaille sous aucune autorité extérieure et notamment le pouvoir exécutif, prouvera à l’opinion publique que le mouvement respecte la loi et agit dans le cadre de la loi régissant la vie politique et associative, a-t-il souligné.
Selon Khémiri, la justice tunisienne a rendu des jugements dans les affaires de l’envoi vers les zones de conflit et aucune preuve n’a pu établir l’implication d’un dirigeant du parti ou d’une quelconque partie proche d’Ennahdha.
Après sept mois de pouvoir individuel et du coup d’Etat du 25 juillet, aucun fait de corruption n’a pu être attribué au mouvement, a-t-il encore souligné.
S’agissant du Collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, Khémiri a déclaré que celui-ci s’est à nouveau tu après avoir instrumentalisé ce dossier pour obtenir la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.
Evoquant les affaires de Chawki Tabib, Abderrazek Kilani et Yassine Ayari, le porte-parole d’Ennahdha considère que ce qui se passe après le 25 juillet comporte des violations manifestes de tous les droits et toutes les libertés ainsi qu’une tentative de faire mainmise sur la justice indépendante.
De son côté, Abdelfatteh Taghouti, chargé de la communication du mouvement Ennahdha a indiqué que les réformes qui seront décidées dans le cadre de l’état d’exception qu’il a qualifié de contraignant pour les Tunisiens, ne pourront aboutir en l’absence d’un large consensus politique et d’une réconciliation populaire qui tient compte de la situation économique du pays.
L’assignation à résidence, décidée le 30 décembre dernier, a été levée sur les dirigeants au mouvement Ennahdha Noureddine Bhiri et Fethi Beldi mercredi 2 mars.