Le mystère de la mort de Chokri Belaid reste entier, neuf ans après l’assassinat du leader abattu par balles devant son domicile, le 6 février 2013.
Le meurtre de Belaid reste ainsi impuni, malgré les nouvelles données cruciales révélées par l’enquête comme la découverte d’un appareil secret, la manipulation du dossier par certains juges et l’existence d’une structure sécuritaire parallèle.
Le collectif de défense dans l’affaire de Chokri Belaid et de Mohamed brahmi, des partis politiques ainsi que toutes les forces civiles accusent une partie de la Justice de manipulation des dossiers et de dissimulation des preuves dans le but de protéger les personnes impliquées dans ces deux affaires et de servir certaines parties politiques.
Le secrétaire général du Parti des patriotes Démocrates Unifié (PPDU) Zied Lakhdar estime que les développements politiques après le 25 juillet 2021, n’ont pas apporté le changement souhaité dans le traitement de l’affaire des assassinats politiques.
Il est vrai que plusieurs noms ont été cités et traduits devant la justice mais certains juges complices continuent, aujourd’hui, encore à chercher les astuces juridiques pour protéger les criminels, a-t-il regretté.
Pour le secrétaire général du Courant populaire Zouheir Hamdi, beaucoup d’espoir a été placé dans le processus du 25 juillet qui était censé libérer la justice de la mainmise du mouvement Ennahdha. Mais la justice aujourd’hui refuse toujours d’assumer ses responsabilités et de prendre en charge ces affaires.
Dans une déclaration marquant la commémoration de l’assassinat de Chokri Belaid, le Courant populaire considère que la justice qui a trahi les Tunisiens est aujourd’hui appelée à se rattraper en se débarrassant des éléments corrompus et en adhérant au combat mené contre l’impunité.
La ministre de la justice avait ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’appareil secret du mouvement Ennahdha ainsi que sur les noms cités dans la plainte déposée par le Collectif de défense. Une démarche qui n’a pas eu d’écho pour de faux motifs, regrette Zied Lakhdar.
En janvier dernier, le principal suspect en rapport avec l’appareil secret d’Ennahdha Mustapha khedher, a été libéré après huit ans de détention.
L’affaire dont Khedher a été jugé cache en réalité, selon Naceur Laouini, membre du collectif de défense, son implication dans des affaires encore plus graves ; espionnage, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, formation de milices, fabrication d’explosifs…, la liste est longue.
Le collectif de défense accuse, ouvertement, Ennahdha dans l’assassinat des deux leaders de la gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et affirme, preuves à l’appui, qu’il existe un lien direct entre l’appareil secret du mouvement et l’assassinat des opposants politiques.