Le collectif de défense de Noureddine Bhiri, dirigeant d’Ennahdha, a considéré, mardi, que ce dernier est “enlevé tant qu’il n’a pas été officiellement inculpé”, a déclaré Samir Dilou, membre du collectif.
Los d’une conférence de presse tenue par le collectif de défense à la Maison de l’avocat, à Tunis, Dilou a indiqué que les motivations derrière “l’enlèvement de Noureddine Bhiri depuis le 31 décembre commencent à s’éclaircir.
En effet, lors des quatre premières heures de son enlèvement, il y a eu une demande d’émission de mandats judiciaires à son encontre”.
Cette demande ayant été rejetée par la justice, le pouvoir exécutif a alors émis une décision d’assignation à résidence à l’encontre de Bhiri”, a-t-il ajouté.
Selon Dilou, le collectif de défense a pu déterminer que Bhiri n’est, en aucun cas, concerné par les déclarations du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, faites lors de la conférence de presse du 3 janvier 2021.
Celui-ci avait indiqué que les décisions d’assignation à résidence ont été prises suite à des enquêtes menées sur l’octroi illégal de passeports, de certificats de nationalité et de cartes d’identité, a-t-il rappelé.
L’avocat a, par ailleurs, évoqué des tentatives visant à “impliquer” Noureddine Bhri dans l’affaire du décès suspect de l’agent de la Garde nationale, retrouvé pendu à son domicile, et ce en l’associant à un dossier relatif à l’octroi de permis de taxi dans le gouvernorat de Ben Arous.
Dilou a aussi appelé la ministre de la Justice à rendre publiques toutes les données en sa possession qui accusent le dirigeant du mouvement Ennahdha dans ces affaires afin d’éclairer l’opinion publique.
Pour sa part, Saida Akremi, avocate et épouse de Noureddine Bhiri, a indiqué que le médecin traitant de son époux a jugé son état de santé très préoccupant. Sa persistance à poursuivre la grève de la faim pourrait le conduire au coma.
Le mouvement Ennahdha a à nouveau demandé, lundi, dans une déclaration, la libération de Bhiri qui est “détenu sans autorisation judiciaire”.