L’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) a indiqué avoir constaté lors des manifestations du 14 janvier 2022 “un usage excessif de la force” contre les manifestants et une “obstination à les injurier et à les brutaliser même après leur interpellation”.
Dans un communiqué publié samedi, l’instance a dit avoir constaté également le recours au gaz lacrymogène et aux canons à eau pour disperser les manifestants ainsi que des agressions verbales et physiques contre des citoyens, des journalistes et des acteurs de la société civile.
Des policiers à motos et des voitures de sécurité se glissaient dans les cortèges de manifestants, provoquant des accidents et nécessitant l’intervention de la protection civile, a également noté l’INPT.
Un déploiement sécuritaire massif au centre-ville de Tunis et, en particulier, au niveau de l’Avenue Habib Bourguiba, où tous ses accès sont été fermés, a été aussi relevé par l’instance qui a signalé, par la même occasion, les difficultés qu’ont eu les avocats pour assister les manifestants interpellés et emmenés aux postes de police.
Bien qu’identifiés par des badges professionnels et des gilets spécifiques, les membres de l’instance ont subi, eux aussi, de mauvais traitements de la part de certains policiers, note l’instance.
Par ailleurs, l’INPT a annoncé qu’elle a pu rencontrer les personnes arrêtées au siège de la sous direction des investigations dans les affaires criminelles à la cité El Khadra ainsi que les policiers ayant porté plainte pour coups et blessures subis lors de leurs interventions pour disperser les manifestants.
Tout en notant les problèmes rencontrés par son équipe pour accéder à cette sous direction, l’INPT rappelle qu’en vertu de la Loi organique n° 2013-43 du 23 octobre 2013, relative à l’instance, elle effectue des visites aux lieux de détention où se trouvent ou pourraient se trouver des personnes privées de liberté.