Le Secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, a déclaré mercredi que son parti organisera sa propre marche de protestation, le 14 janvier, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la Révolution de la Liberté et de la Dignité, en partant de la place du Passage, à Tunis, en direction de la Banque centrale.
Hammami a souligné, lors d’une conférence de presse au siège du parti, que le choix symbolique de la Banque centrale ” vise à condamner la poursuite du gouvernement de Najla Bouden dans la même politique financière qui a détruit le pays et le peuple “.
Il a indiqué que cette démarche vient aussi dénoncer ” l’approche populiste autoritaire du président Kaïs Saïed et les choix socio-économiques de son régime “.
Il a, dans ce sens, réitéré son opposition au projet du président Saïed et le rejet également de ” tout retour sur système d’avant 25 juillet, conduit par Ennahdha et ses alliés “.
Le Secrétaire général du Parti des travailleurs a, en outre, évoqué la symbolique du 14 janvier 2011 et celle du 17 décembre 2010, ” date du début de la Révolution de la liberté et de la dignité et l’aboutissement de décennies de luttes et sacrifices des Tunisiennes et des Tunisiens, avec le renversement du régime de Ben Ali et la dissolution du Parlement et du RCD “.
Il a considéré que ” Kaïs Saïed, qui n’a pas participé à ces combats, n’a pas le droit de changer des faits historiques par décret “. Hammami fait là référence à la décision du Président de la République de changer la date de la célébration de la Révolution du 14 janvier au 17 décembre par un décret fixant les jours fériés.
Il a, par ailleurs, estimé que la consultation nationale n’est qu’un ” mensonge ” et un ” pas de plus vers la consolidation du régime autoritaire et populiste de Saïed “, notant que près de la moitié des Tunisiens ne pourra pas y participer faute d’accès à l’Internet.
Sur un autre plan, Hamma Hammami a accusé le président de la République de ” s’en prendre à toute le monde : médias, partis politiques, société civile et organisations, qui ne seront pas épargnées par ses menaces, notamment l’UGTT “.
Concernant l’arrestation du vice-président du Mouvement Ennahdha Noureddine Bhiri, Hammami a déclaré que son parti ” condamne les enlèvements et disparitions forcées de citoyens, quelles que soient leurs appartenances politiques et idéologiques “, demandant toutefois à Ennahdha de ” rendre des comptes sur les crimes commis contre la Tunisie et son peuple, et en premier lieu les assassinats politiques, les crimes électoraux, les financements étrangers et le lobbying. “