Le vice-président d’Ennahdha et député au parlement suspendu Noureddine Bhiri a entamé une grève de la faim et son état de santé est critique, a affirmé mercredi son comité de défense.
” Noureddine Bhiri a dû entamer une grève de la faim sauvage et s’est arrêté de s’alimenter, de boire et de prendre ses médicaments”, a déclaré Samir Dilou, dirigeant démissionnaire d’Ennahdha et membre du comité de défense, lors d’une conférence de presse à la maison de l’avocat à Tunis.
Dilou a fait porter ” la responsabilité de la détérioration de son état de santé à tous ceux qui ont contribué à son enlèvement et sa détention dans un lieu inconnu “.
Le comité de défense de Bhiri ” lance un appel urgent à l’opinion publique et aux organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme pour les informer que Bhiri est actuellement entre la vie et la mort. “, selon ses dires.
Le Mouvement Ennahdha a, de son côté, publié ce mercredi un communiqué dans lequel il impute ” l’entière responsabilité de l’intégrité physique de Noureddine Bhiri ” au président de la République Kaïs Saïed et au ministre de l’Intérieur Taoufi Charfeddine, considérant que les arguments de ce dernier concernant l’arrestation de Bhiri étaient ” faux “.
Pour Ennahdha, ” Noureddine Bhiri a été victime d’enlèvement et de disparition forcée, sans décision judiciaire et hors du cadre de la loi “. Le parti affirme que son dirigeant fait l’objet d’ ” accusations fabriquées ” et exige ” sa libération immédiate avant que son état ne se dégrade davantage “.
Le comité de défense de Bhiri a annoncé lundi avoir déposé un certain nombre de plaintes concernant ” l’enlèvement ” de son client, dont une contre le président de la République et le ministre de l’Intérieur.
Vendredi 31 décembre 2021, le mouvement Ennahda a annoncé que ” des agents en civil ont enlevé son vice-président Noureddine Bhiri et l’ont conduit vers un lieu inconnu ”
Lors d’un point de presse, lundi soir, le ministre de l’Intérieur a expliqué que les récentes assignations à résidence ont été prises conformément à la loi et suite à des enquêtes en cours relatives à l’octroi illégal de passeports, de certificats de nationalité et de cartes d’identité nationales, évoquant également de ” forts soupçons de terrorisme “.