Le ministère de l’Intérieur a décidé, vendredi de placer deux personnes, sans en identifier l’identité, sous assignation à résidence.
Dans un bref communiqué, le ministère a précisé que cette décision s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 5 du décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, organisant l’état d’urgence.
Ledit article prévoit que ” le Ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, résidant dans une des zones prévues à l’article 2 dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics desdites zones “.
Cette décision revêt un caractère préventif. Elle a été dictée par l’obligation de maintenir l’ordre général et prendra fin avec la fin de ses causes, ajoute le ministère.
Le département précise, dans le même contexte, son engagement à se conformer aux garanties prévues par les lois en vigueur concernant les conditions de l’assignation à résidence.
Plus tôt dans la journée, le mouvement Ennahdha a annoncé que le vice-président du parti et député Noureddine Bhiri a été ” enlevé ” ce matin par des policiers en civil et ” conduit vers un lieu inconnu “.
Dans un communiqué publié, vendredi, sur sa page Facebook, Ennahdha ajoute que l’avocate et épouse de Noureddine Bhiri, Saida Akremi, qui accompagnait son époux, a été ” violentée ” lors de ” cette opération d’enlèvement “.
Ennahdha dénonce vivement ce dangereux précédent qui confirme que le pays entre dans une phase d’autoritarisme et d’élimination des opposants politiques en dehors de la loi, selon les termes utilisés par le parti..
Le mouvement en impute la responsabilité au ” régime putschiste “, qui a échoué, d’après lui, ” dans la gestion des affaires courantes du pays et s’est trouvé dans l’incapacité de tenir ses fausses promesses en optant pour une politique de désinformation “.
Plusieurs sources ont affirmé que la deuxième personne concernée par l’assignation à résidence est un ancien cadre sécuritaire.