Des centaines de personnes se sont rassemblées, vendredi, devant le Théâtre municipal de Tunis pour célébrer le onzième anniversaire du déclenchement de la révolution, exprimer leur soutien aux décisions du président Kais Saied et réclamer le parachèvement du processus de rectification de la révolution avec l’obligation pour les corrompus de rendre des comptes et à travers l’assainissement de la magistrature.
Les participants à ce rassemblement qui se présentent comme citoyens indépendants hors partis, ont scandé des slogans de soutien avec le président Kais Saied et réaffirmé leur opposition aux politiques adoptées avant le 25 juillet.
“On ne va pas rembourser la dette du système corrompu”, “On sera avec toi jusqu’au bout dans la lutte contre la corruption”, “Nous soutenons le processus du 25 juillet”, ont crié les manifestants.
Participant à ce rassemblement, Amel Ayari a déclaré à l’agence TAP, que les personnes qui y prennent part le font d’une manière spontanée en soutien aux décisions du président Kais Saied et revendiquent essentiellement le respect de leur dignité, un développement équitable entre les régions, l’emploi des chômeurs et la baisse des prix.
Selon elle, la réalisation de la justice et la promotion de l’économie passent obligatoirement par l’assainissement de la magistrature et la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature placé “sous l’autorité des magistrats proches de Noureddine Bhiri” (ancien ministre de la justice et dirigeant au mouvement Ennahdha).
De son côté, Saber Hafsi, originaire de Sfax a estimé que les politiques servent leurs propres intérêts et sont responsables de la division de la rue, alors que tous les Tunisiens sont supposés œuvrer à la réalisation de la liberté, la justice et le développement.
Le climat politique tendu ne favorise pas le développement de l’économie, a-t-il regretté, appelant, à cet égard, à l’amendement de la Constitution, au changement du régime politique et à la modification du système électoral ainsi que la loi portant organisation des partis et des associations.
Mongia Oueslati a dit, elle, soutenir les décisions du président de la République qui sont “venues répondre aux revendications du peuple depuis le déclenchement de la révolution à savoir l’emploi, la justice sociale et la reddition des comptes”
Le citoyen originaire de Kairouan, Bassem Rabhi a estimé, quant à lui, que les décisions du président de la République ont renouvelé l’espoir en la réalisation des revendications du peuple en termes de développement, de lutte contre la corruption et de reddition des comptes. L’assainissement de la magistrature est une étape majeure sur la voie de la réalisation des réformes en Tunisie, soutient-il.
Des appels ont été lancés ces derniers jours sur les réseaux sociaux pour la participation à la célébration ce vendredi de l’anniversaire de la révolution et pour exprimer un soutien au processus du 25 juillet dont les principales étapes ont été annoncées par le président Kais Saied au début de la semaine.
Dans le discours qu’il a prononcé lundi soir, le président de la République a annoncé le maintien du gel du parlement jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, l’organisation d’élections législatives le 17 décembre 2022 conformément à une nouvelle loi électorale et la présentation des projets de réformes constitutionnelles et autres par référendum le 25 juillet prochain.
Les différents rassemblements organisés en ce jour à l’avenue Habib Bourguiba ont été séparés par des barrières de sécurité. Les participants qui y prennent part sont partagés entre ceux qui appuient les décisions exceptionnelles du président Kais Saied et la feuille de route annoncée le 13 décembre dernier et ceux qui s’y opposent considérant qu’il s’agit d’un coup d’Etat contre la Constitution et la démocratie.