Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) Yassine Jelassi a affirmé que la tenue de la conférence de presse conjointe des présidents Kaïs Saïed et Mahmoud Abbas en l’absence de journalistes est ” inacceptable “, affirmant que cette affaire sera portée à la connaissance de l’opinion publique en Tunisie et à l’étranger.
Lors d’une conférence-débat organisée, vendredi, à Tunis, par le Snjt sur ” Les droits des journalistes en tant que pilier de la presse d’intérêt public et des droits de l’Homme “, Jelassi a déclaré qu’ ” aucun président ni aucun responsable d’Etat n’est libre de boycotter les médias “, exigeant de la présidence de la République d’établir un dialogue avec le peuple et les médias.
” Nous sommes aujourd’hui face à un pouvoir qui ne communique pas, notamment la présidence de la République et celle du gouvernement “, a-t-il déploré, qualifiant l’organisation de cette conférence de presse sans journalistes d’ “absurde.”
Il s’agit, selon Jelassi, d’une violation manifeste des droits des journalistes les plus élémentaires et par conséquent du droit des citoyens à l’information.
Le président du syndicat a, par ailleurs, dénoncé ” une dangereuse régression des libertés en Tunisie depuis le 25 juillet dernier comme en témoignent les nombreuses agressions et arrestations qui ont ciblé des journalistes “.
Jelassi a indiqué que le choix de la date du 10 décembre, date de la célébration du 73e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, traduit l’attachement aux droits des journalistes et à une presse libre et de qualité.
De son côté, Nouri Lajmi, président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a fait part de ” l’inquiétude des Tunisiens à l’égard de la profession journalistique, les conditions de travail, les salaires et surtout la régression des libertés “.
Une situation, a-t-il dit, qui va à l’encontre des aspirations des journalistes tunisiens, rappelant l’importance des médias dans la mise en place d’une démocratie.
Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger, a déclaré que ” la situation du journalisme en Tunisie est inquiétante “, appelant le président de la République à assurer aux journalistes des conditions de travail favorables, sans restrictions des libertés et dans le respect de leurs droits.