Le système juridique tunisien ne dispose pas d’un cadre législatif global régissant la résilience aux catastrophes, les pandémies et les maladies transmissible, a souligné , jeudi, le secrétaire général de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture Mondher Cherni.
Cherni s’exprimait à Tunis lors d’une conférence de presse pour présenter le rapport de l’Organisation sur la situation des prisons en Tunisie à la lumière de la pandémie de Coronavirus. La rencontre est organisée à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme.
Il a, dans ce sens, dénoncé l’absence d’une stratégie nationale pour faire face aux pandémies, évoquant les lois promulguées en vue de freiner la propagation du Coronavirus.
Chokri Letaïef, membre du comité directeur de l’Organisation, a pour sa part, critiqué le système de santé “fragile” au sein des prisons en Tunisie, faisant savoir que seulement 31 médecins de la Santé publique travaillent dans tous les unités pénitentiaires.
Letaïef a également dénoncé la suspension des consultations de psychiatrie pendant la pandémie ce qui a, selon lui, fait augmenter les crises psychologiques chez les détenus à cause de la peur de contracter le coronavirus.
Dans ce contexte, il a indiqué que 270 détenus et 100 agents de la prison civile de Mornaguia ont été contaminés par le covid-19.
Par ailleurs, Chokri Letaïef a affirmé que le taux de la surpopulation carcérale a atteint, selon le ministère de la Justice, 114% et parfois 180% dans quelques prisons).
Dans son rapport, l’organisation contre la torture a recommandé la mise en place d’un cadre législatif permettant de faciliter la résilience aux catastrophes émergentes et de permettre aux instances et organisations actives dans le domaine des droits de l’Homme d’effectuer les visites aux centres de détention pendant les pandémies.
Les recommandations de l’organisation ont également porté sur la nécessité d’élaborer des stratégies nationales pour les urgences dans les établissements pénitentiaires.