Des associations et organisations nationales ont appelé la présidence de la République à se prononcer ouvertement sur le pouvoir local. Elles l’invitent à clarifier sa vision quant à la mise en oeuvre du processus de décentralisation et appellent à la priorisation de ce dossier.
Dans une déclaration conjointe publiée vendredi, les organisations se sont interrogées sur les raisons de la suppression du département des Affaires locales et le rattachement de ses structures centrales et régionales au ministère de l’Intérieur, estimant que cette mesure “pourrait ouvrir la voie à l’abandon du processus de la décentralisation”.
Le décret présidentiel n° 2021-197 du 23 novembre 2021 portant suppression du ministère des Affaires locales et son rattachement de ses structures au ministère de l’Intérieur, a été publié le 24 novembre courant au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).
Ce décret présidentiel prévoit que les dispositions qui y sont contenues entrent en vigueur à partir du 11 octobre 2021, date de la parution du décret présidentiel n° 2021-137 du 11 octobre 2021, portant nomination de la cheffe du gouvernement et du décret présidentiel n°2021-138 portant nomination des membres du gouvernement et qui ne mentionne pas le ministère des Affaires locales.
Les organisations signataires considèrent que le décret présidentiel précité intervient dans un contexte où le processus de décentralisation fait face à plusieurs défis, trois ans après les premières élections municipales.
Elles ont souligné la nécessité d’adopter une approche participative et transparente qui garantit la participation de toutes les parties concernées par le pouvoir local dont les élus locaux, les composantes de la société civile et les citoyens.
Les organisations ont, également, affirmé que le statu quo politique peut représenter une opportunité pour faire avancer le processus de décentralisation, faisant part de leur disposition à contribuer à travers des propositions garantissant le droit du citoyen de bénéficier de services de proximité de qualité et d’un véritable développement local.
La déclaration a été signée par trente-quatre organisations et associations dont Al Bawsala, l’Association tunisienne pour la gouvernance locale, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux et la Fédération nationale de communes tunisiennes.