Tunisie : Le PDL envisage d’organiser des mouvements de protestation contre le gouvernement si des “dossiers importants” ne sont pas traités avec sérieux

La présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi a indiqué que son parti envisage d’organiser des mouvements de protestation contre le gouvernement durant les prochains jours si le gouvernement de Najla Bouden ne traite pas les “dossiers importants” avec sérieux.

Parmi les dossiers à traiter, la présidente du PDL cite la loi des finances et les mouvements fréristes dont Hizb Ettahrir et l’Union des oulémas musulmans.

Au cours d’une conférence de presse tenue, ce mardi, Abir Moussi a également demandé à la cheffe du gouvernement Najla Bouden d’appliquer les décrets lois portant organisation des partis et des organisations, notamment ceux qui ont vu le jour à la suite du 25 juillet 2021 et qui parlent désormais au nom de “ce mouvement”.

Evoquant la situation politique actuelle, Moussi a appelé le président de la République à tenir les tunisiens au courant des résultats de ce qu’elle qualifie de “décennie noire” sous la gouvernance d’Ennahdha et de ses alliés.

Elle a estimé qu’il est encore possible de dissoudre le parlement via des mécanismes appropriés et d’organiser des élections anticipées. Le but étant, selon elle, d’éviter l’explosion sociale et de trouver des solutions aux problèmes financiers et économiques, tout en barrant la route au “mouvement des Frères (musulmans)” qui est toujours actif”.

La présidente du PDL a réitéré son refus du décret présidentiel 117 qui “concentre les pouvoirs entre les mains du président de la République, restreint le droit des opposants à porter plainte et empêche le contrôle de ses décisions”.

Le PDL rejette également l’initiative du chef de l’Etat d’organiser un dialogue avec les jeunes, a indiqué Abir Moussi, faisant part de l’intention de son parti d’engager des poursuites contre le ministre des technologies de la communication en vertu de l’article 96 du code pénal si des plateformes de dialogue sont créées dans l’objectif de mettre en œuvre les projets du président.

Selon elle, le président Kais Saied œuvre à utiliser son pouvoir et à instrumentaliser les jeunes à des fins politiques et pour des considérations électorales.