Des personnalités politiques et des défenseurs des droits de l’Homme ont exprimé, lundi, leur solidarité avec l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir Taïeb, actuellement détenu pour suspicion de fraude dans une affaire relative à un marché public conclu, en 2014, entre le ministère et une société privée spécialisée en matériel informatique.
D’après eux, ledit marché a été conclu avant la prise de fonction de Samir Taïeb à la tête du ministère de l’Agriculture en 2016.
“Samir Taïeb fait l’objet d’une campagne de diffamation et de règlement de comptes à travers les réseaux sociaux”, ont-ils regretté.
Selon le texte de la pétition, les signataires ont fermement condamné l’intrusion de la police au domicile de Samir Taïeb et la subtilisation de ses biens.
Ils ont appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à “mettre fin aux discours de trahison, de diffamation et de violence et d’éviter de tourner en dérision ses opposants”. Ces discours, ont-ils dit, ne font qu’aggraver la situation de crise et diviser le peuple.
Ils ont, aussi, appelé le président Saïed à “cesser d’instrumentaliser les institutions de l’Etat et de proférer des menaces à l’encontre de leurs responsables, plus particulièrement le pouvoir judiciaire”.
Les signataires de la pétition ont exhorté le Conseil supérieur de la magistrature, les magistrats et les structures professionnelles de la justice à défendre leur indépendance, faire valoir la suprématie de la loi et respecter la présomption d’innocence.
Ils ont appelé les magistrats à “ne pas céder aux pressions politiques, aux menaces ou aux chantages” qui sont de nature à renvoyer l’institution judiciaire “au cercle des directives et des consignes”.
Parmi les signataires de la pétition, Kamel Jendoubi, ancien ministre et président d’honneur du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (EuroMed Droits), Souhayr Belhassen, présidente d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Jamel Msallem, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et Neïla Zoghlami, présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates.
Samedi 30 octobre, le juge d’instruction près le pôle judiciaire financier a émis des mandats de dépôt à l’encontre de l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir TaIeb, ainsi que trois autres responsables de services administratifs au sein du ministère de l’Agriculture.
Il a, aussi, décidé de laisser en liberté quatre autres responsables mis en cause dans l’affaire de l’appel d’offres relatif à l’achat d’équipements informatiques au profit du ministère de l’Agriculture.