Les forces de police ont procédé, mercredi 6 octobre 2021, à la saisie du matériel de diffusion de la chaîne de télévision privée, Zitouna TV, en application de la décision de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) qui avait adressé des avertissements à la chaîne concernée “pour diffusion sans licence”.
Une décision, estiment les signataires de la déclaration conjointe, qui intervient “après neuf ans de violation du décret 116 de 2011 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle, de diffusion anarchique, d’incitation à la division entre les Tunisiens et les Tunisiennes, de propagande partisane en faveur du mouvement Ennahdha, de discrédit jeté sur ses opposants et de mépris pour les décisions de la HAICA”.
Les associations disent également espérer “qu’il sera mis un terme, dans les meilleurs délais, à la diffusion sans autorisation légale des chaînes Nessma TV et Hannibal TV, ainsi que de la radio du Saint Coran qui instrumentalise la religion à des fins politiques”.
“Il faut rappeler l’impassibilité des gouvernements précédents face à leur rébellion contre la loi et ses conséquences comme la mainmise des lobbys politiques et financiers sur les médias ainsi que les violations flagrantes de la déontologie journalistique, l’exploitation scandaleuse des jeunes journalistes et le préjudice porté à la réputation du métier de journaliste dans la société”, déplorent les signataires de la déclaration.
Les associations demandent au nouveau gouvernement d’accorder toute son attention au dossier de la réforme des médias publics et privés que les gouvernements précédents ont tardé à traiter en révisant, enrichissant et actualisant les décrets 116 et 115 en partenariat avec les experts, les structures professionnelles et les associations de la société civile et de les publier dès que possible, lit-on de même source.
Elles appellent, d’autre part, le chef de l’Etat “à veiller à ne pas être pris au piège des diffuseurs de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, en s’appuyant sur les experts dans le domaine de l’information et de la communication dont la Tunisie regorge et en distinguant les sources fiables, des sources visant à induire en erreur et qui nuisent aux institutions de l’Etat”.
Par ailleurs, elles condamnent la traduction des civils, des opposants ou des détracteurs du pouvoir devant la justice militaire.
Parmi les associations signataires, l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires et l’Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique.
Ont également signé la déclaration, la Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort; le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie; l’Association citoyenneté, développement, cultures & migrations des deux rives; l’Association tunisienne de soutien aux minorités; l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat.