Désignation de Najla Bouden : Le parti Al Amal jusqu’au bout de ses contradictions

Le parti Al Amal (l’espoir) estime que la désignation de Najla Bouden pour former le prochain gouvernement n’a pas fait l’objet d’une concertation entre les partis politiques et la société civile dans le contexte de crise que traverse la Tunisie, s’agissant de la légitimité constitutionnelle et de la suspension des institutions de l’Etat.

D’après la Constitution, il n’est pas permis au président de la République de démettre de ses fonctions le chef du gouvernement et de le remplacer par un autre, a averti Al Amal dans une déclaration rendue publique aujourd’hui.

Le décret 117 en vertu duquel le président Kais Saied s’est accaparé tous les pouvoirs est aussi “nul et non avenu”, ajoute le parti.

Tout en saluant la désignation de Najla Bouden pour la formation du gouvernement “qui vient consolider le processus de libération des femmes tunisiennes”, Al Amal considère que ce choix ne doit pas se faire aux dépens des critères de la compétence et de leadership qui doivent primer sur tout autre considération dans le domaine politique, estime-t-il.

Le fait que le président Saied s’est accaparé le pouvoir de décision en dehors de la légitimité constitutionnelle ne fait qu’aggraver et compliquer la crise, a déploré le parti, demandant au président de la République de se rétracter de peur qu'”il ne s’isole encore plus à l’intérieur comme à l’extérieur”.

Le parti Al Amal a exhorté également Kais Saied à se concerter avec les forces politiques et de la société civile sur la personne la plus apte à diriger un gouvernement de salut et sur les réformes constitutionnelles et juridiques qu’exige l’étape dans le cadre de la légitimité constitutionnelle.

Le président de la République a chargé, ce mercredi, Najla Bouden Romdhane de la formation du gouvernement dans les plus brefs délais, conformément au décret-loi 117 de 2021 en date du 22 septembre 2021 (article 16) relatif aux mesures exceptionnelles.

Pour notre part, on aimerait inviter le parti Al Amal à lire convenablement les dispositions de l’article 80 de cette même Constitution à laquelle il fait allusion.