Le mouvement Machrou Tounes, le parti Béni Watani et parti Coalition nationale tunisienne ont estimé, mercredi, dans une déclaration commune, que le système politique (régimes politique et électoral) adopté depuis 2014 a “été une des causes principales des crises politiques et économiques qu’a connues le pays dont le changement est désormais vital pour l’Etat”.
Les trois partis ont souligné que le processus de changement du système politique doit être effectué d’une manière participative en adoptant une méthode qui garantit la participation de toutes les forces nationales vives et une large implication de la société civile avant l’organisation d’un référendum.
Le processus de changement, ont ils estimé, devrait prendre en compte, à la fois, la situation d’exception dictée par la crise étouffante que connaît le pays et les dispositions de la constitution qui, en les transgressant, signifie la levée de la légitimité de toutes les institutions élues.
Ces partis ont, par ailleurs, fait part de leur étonnement de l’absence persistante d’un nouveau gouvernement malgré la détérioration de la situation économique et les dangers de la pandémie ainsi que des appels à l’organisation des élections législatives anticipées sans changer les systèmes politique et électoral.
Ils ont appelé le président de la République à adopter les critères de la compétence et de l’intégrité dans le choix du gouvernement et du chef du gouvernement et non sur la base de l’allégeance envers les personnes.
Selon les signataires de la déclaration, il est aussi impératif de mettre fin à toute mesure qui porte atteinte aux droits de l’Homme, telles que l’interdiction de voyage et l’assignation à domicile sans décision de justice.
Et de souligner la nécessité de préserver les relations diplomatiques et stratégiques de la Tunisie, loin de toute forme de populisme, afin de renforcer la sécurité du pays et protéger son économie.
Le président de la République a déclaré, mardi, lors d’une réunion, au palais de Carthage, avec les professeurs de droit constitutionnel Sadok Belaïd, Mohamed Salah Ben Aïssa et Amine Mahfoudh qu’il “était possible de former un nouveau gouvernement le 26 ou le 27 juillet dernier, immédiatement après l’annonce des mesures du 25 juillet.
Il importe, cependant, a-t-il estimé de mettre en place une vision de la politique qui sera suivie par le gouvernement pour servir l’intérêt du peuple tunisien.
“Tout l’enjeu repose sur la politique qui sera adoptée par le gouvernement et non la nomination d’une personne pour le composer”, a-il souligné.
Lors de son déplacement, samedi, à l’Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, Kais Saied a affirmé qu’”il respecte la Constitution et qu’il travaille dans le cadre de la légitimité”, mais il n’a pas exclu d’apporter des amendements au texte de la Constitution.