Les structures professionnelles représentant les médias ainsi que des organisations et associations des droits humains ont exprimé leur inquiétude face à la multiplication des campagnes de diffamation et de dénigrement ciblant journalistes, syndicalistes et moyens d’informations sur les réseaux sociaux, “franchissant toutes les limites juridiques et éthiques”.
Dans une déclaration commune publiée mercredi par le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les signataires s’interrogent sur l’inertie du ministère public qui n’a pas jugé utile d’ouvrir une enquête sur les campagnes de lynchage électronique dont sont victimes les journalistes, les syndicalistes et les activistes.
Ils ont appelé le Conseil Supérieur de la Magistrature à assumer sa responsabilité face à ces manquements et le président e la République à intervenir pour mettre un terme à ces campagnes méthodiques et acharnées, mettant en péril la sécurité des journalistes, des syndicalistes et des activistes des droits de l’homme .
Selon eux, les “milices électroniques” sont devenues une vraie menace pour la liberté de la presse, de l’opinion et de l’expression, le principal acquis de la révolution.
Et d’ajouter que rien ne justifie la violation des données personnelles de quiconque sur les réseaux sociaux, ni l’utilisation de la lutte contre la corruption comme prétexte pour s’attaquer aux journalistes.
La transgression de la loi conduit, inévitablement, à la formation de groupes de pression et de chantage, qui auront de graves conséquences sur tout le processus, ont-ils mis en garde.
Dans leur déclaration, les signataires appellent les journalistes à défendre et à protéger le processus transitoire en respectant les règles déontologiques et en vérifiant les informations avant leur publication.
Ils ont aussi insisté sur l’importance, pour les professionnels du secteur, de se tenir loin des conflits politiques.
Les signataires affirment en conclusion leur adhésion aux demandes légitimes du peuple tunisien, se disant convaincus que les réformes se font sur la base de politiques publiques participatives, plutôt qu’à travers les campagnes de diffamation, les chantages et les menaces.
Une action en justice sera intentée contre les auteurs de ces campagnes qui vise les forces vives du pays et menacent tout le processus de transition, lit-on de même source
La déclaration est signée par le SNJT, le Syndicat national des radios privées, la Fédération générale de l’information (UGTT), la Fédération tunisienne des directeurs des journaux, la Chambre nationale syndicale des chaines de télévision privées, le Forum Tunisien des droits économiques et sociaux et l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates.