Depuis jeudi 26 juillet 2021 et jusqu’à nouvel ordre, tous les bateaux de plaisance ont interdiction de quitter leur port d’attache et de naviguer. Elle concerne tous les ports du territoire tunisien.
Cette mesure fait suite à l’entrée en vigueur du décret présidentiel pris dans le cadre des mesures exceptionnelles annoncées par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed.
Cette interdiction vise à éviter que des personnes poursuivies en justice ou soupçonnées de corruption prennent la fuite. Bien entendu elle ne fait pas l’unanimité, notamment chez les plaisanciers qui se disent frustrés, et ce d’autant plus qu’elle les pénalise, d’abord, mais aussi des milliers de personnes qui vivent du secteur marin (skippers, ouvriers, moniteurs, pilotes, marins…).
C’est pour cette raison que le mouvement de protestation « Sayeb El Bhar » a vu le jour sur Facebook. Pour se faire entendre, les concernés ont organisé une manifestation le 21 août 2021, dans tous les ports et marinas de la Tunisie, pour contester cette interdiction de naviguer. Plusieurs propriétaires de bateaux sont sortis manifester dans le cadre de l’opération « Barra zammer » qui consistait à klaxonner le plus fort possible.
Les manifestants menacent de renouveler cette action avec une meilleure mobilisation en cas d’absence de réaction de la part des autorités.
Les plaisanciers demandent que la décision prise par le président de la République soit modifiée. Ils proposent d’être surveillés par les unités de la Garde marine et de signer un engagement ou une promesse de partir et de revenir comme une croisière récréative.
Après tout, tous les ports tunisiens disposent d’un poste de garde nationale ou de police des frontières. Les plaisanciers sont tenus de déclarer à chaque sortie leur destination et la liste des passagers.
L’article 24 de la Constitution tunisienne stipule que tout citoyen a le droit de se déplacer librement. Dans ce cas, inutile de rappeler que la mer territoriale est un territoire national.
Les plaisanciers demandent que les autorités tunisiennes entendent leur requête avant que la saison d’été ne touche à sa fin.
Sarah-Tatiana Bouzguenda