Ghannouchi a-t-il analysé son téléphone pour savoir s’il est infecté par Pegasus ?

La page officielle de Rached Ghannouchi a partagé un article du journal Middle East Eye qui indique que le président du mouvement Ennahdha aurait été espionné par l’Arabie Saoudite via le programme Pegasus, un programme réalisé par une société israélienne.

Le journal basé à Londres affirme que Ghannouchi fait partie de la liste de 50 000 personnes espionnées par ce programme. La liste nominative n’a pas été divulguée par l’ONG ‘Forbidden Stories’.

En se rendant sur le site officiel de l’ONG, Forbidden Stories, un long article est dédié à Pegasus et à la société israélienne NSO Group où l’ONG aidée par Amnesty International a contacté la société israélienne qui a affirmé que son logiciel est exclusivement fait pour suivre de dangereux criminels et terroristes. (ci-dessous le paragraphe pris et traduit du site forbiddenstories.org)

— Les numéros de téléphone divulgués, que Forbidden Stories et ses partenaires ont analysés pendant des mois, révèlent pour la première fois l’ampleur stupéfiante de la surveillance des journalistes et des défenseurs des droits humains – malgré les affirmations répétées de NSO Group selon lesquelles ses outils sont exclusivement utilisés pour cibler les grands criminels et les terroristes – et confirment les craintes des défenseurs de la presse quant à l’ampleur des logiciels espions utilisés contre les journalistes.—

Selon l’ONG, plus de 180 journalistes, dans le monde, ont été visés par ce logiciel dont le directeur de Media Part en France M. Plenel ou encore le journaliste saoudien Jamal Khashoggi dont la fiancée Hatice Cengiz ainsi que son fils, Abdullah, ont été infectés par le programme qui a été découvert sur leurs téléphones portables. La société israélienne s’est défendue affirmant qu’elle ne peut pas divulguer les noms de ses clients.

Selon la même source, il est impossible de savoir si un numéro de téléphone spécifique apparaissant dans la liste, des personnes touchées par Pegasus, a été compromis avec succès sans analyser l’appareil.

Cependant, le laboratoire de sécurité d’Amnesty International, en partenariat avec Forbidden Stories, a pu effectuer des analyses sur les téléphones de plus d’une douzaine de ces journalistes – et de 67 téléphones au total – révélant des infections réussies par le biais d’une faille de sécurité dans les iPhones pas plus tard que ce mois-ci.

NSO Group s’est adressé à l’ONG pour se défendre et pour affirmer que plusieurs théories sont avancées sans preuve concrète.

« La quantité présumée de ‘fuites de données de plus de 50 000 numéros de téléphone’ ne peut pas être une liste de numéros ciblés par les gouvernements utilisant Pegasus, ce nombre est exagéré », a ajouté NSO Group.

Forbidden Stories a aussi mis en ligne une photo de la carte géographique pour mettre en évidence les pays touchés par l’espionnage utilisant le programme Pegasus. La Tunisie ne figure pas sur cette liste.

Plusieurs questions se posent concernant les accusations d’espionnage. Le programme Pegasus a été révélé depuis près d’un mois par les médias et continue de faire couler beaucoup d’encre.