A l’ère de l’internet, des réseaux sécurisés et instantanés, du digital (et au pire du fax), l’administration tunisienne continue d’utiliser des moyens de messagerie digne du Moyen Age ; on est encore dans l’ère du papier et des lettres transportés par des messagers. Tiens, pourquoi pas des lettres via le pigeon voyageur !
C’est en lisant un article sur l’histoire de la lettre de l’ex-ministre de la Santé envoyée au ministre de l’Intérieur que j’ai mesuré le gap qui sépare la classe politique et l’administration publique du reste du monde moderne et civilisé et de l’ère digitale.
Pour rappel, l’administration tunisienne a acquis, il y a quelques années, une messagerie sécurisée et généralisée baptisée ELYSSA ; ce projet a coûté plus de 10 millions de dinars aux contribuables, lequel système a été déployé dans toutes les administrations publiques.
Il s’agit d’une messagerie instantanée et qui comporte des accusés de réception qui peuvent témoigner de l’arrivée et de la lecture des messages ou des documents.
Il serait intéressant de savoir pourquoi ce système n’est pas utilisé au ministère de la Santé publique. Nous pensons que l’INLUCC devrait s’intéresser à ce projet et ce contrat.
Dans ce cadre, il serait également judicieux de savoir pourquoi notre administration continue d’utiliser des moyens obsolètes et des lettres en papier.
La version de la lettre du ministère de la Santé publique, envoyée une première fois par erreur au ministère des Affaires étrangères puis redirigée au ministère de l’Intérieur et déposée dans la guérite du gardien plutôt qu’au bureau d’ordre central, est une histoire à dormir debout. Et témoigne d’une manière machiavélique voire cynique avec laquelle est dirigée la Tunisie par le pouvoir politique.
Maarouf