Certaines structures professionnelles et syndicales du secteur culturel, actuellement à l’arrêt, ont affiché leurs positions des récentes décisions du président de la République, Kaïs Saïed, de suspendre le Parlement et dissoudre le gouvernement.
L’Union générale des artistes tunisiens a appelé la présidence de la République à dévoiler “les perspectives politiques de ces décisions et les mécanismes à même de garantir les libertés dans le pays”.
Dans un communiqué publié mardi 27 juillet, l’Union rappelle ” une période délicate dans l’histoire de la Tunisie, tout en soulignant la nécessité de préserver la liberté d’expression et de pensées chez les Tunisiens”.
Même si elle affiche son soutien au mouvement populaire pacifique dans le pays, l’Union ” suit prudemment ” l’évolution de la crise politique dans le pays. Elle se dit “préoccupée ” par les retombées des mesures exceptionnelles annoncées par le président Saïed.
Sur un autre plan, elle salue “le rôle central des forces sécuritaires et militaires dans la protection de la Patrie et des biens publics et privés”.
La structure syndicale appelle également “les artistes à ne pas se laisser entrainer dans un discours fanatique et de haine”. Elle a mis en garde, tous ses adhérents, contre toute dérive dans leur prise de position qui doit être à l’image du statut de l’artiste et refléter le bien fondé de tout le secteur des arts.
Idem pour l’Union des artistes tunisiens qui partage “les revendications des Tunisiens” et soutient les mesures de la présidence de la République qu’elle qualifie d'”exceptionnelles”.
“Ces mesures traduisent des revendications tant attendues de citoyens lourdement affectés par les conditions économiques et sociales ayant touché toutes les professions, notamment culturelles et artistiques”, lit-on un communiqué de l’Union publié mardi 27 juillet 2021.
Elle prévient contre tout discours qui suscite “la discorde et la ségrégation”. “Indépendamment de nos différences, les Tunisiens forment un peuple uni qui partage les mêmes valeurs, avec pour seul objectif qu’est de garantir un avenir meilleur pour notre , pays et les générations future”, selon la même source.
La première réaction est venue de l’Union des écrivains tunisiens qui a salué les décisions du président Saïed afin de sauver la Tunisie de cet état de ruine qui dure depuis une décennie “, lit-on dans son communiqué en date du 26 juillet.
Le texte signé par son président, Slaheddine Hmadi, qualifie d'”audacieuses les décisions du président de la république et exprime le soutien de l’Union à une procédure parfaitement légitime qui n’est pas incompatible avec le cadre légal et constitutionnel”.
L’Union a également exprimé son appui aux forces sécuritaires et à l’armée tout en saluant leurs sens aigu de patriotisme. “Les écrivains, les intellectuels et l’ensemble des citoyens, notamment les jeunes, sont appelés à appuyer les efforts de forces secrétaires et de l’armée nationales en vue de protéger les libertés, la dignité et la vie de tous les Tunisiens”.
Cependant, l’Union s’oppose à toute “ingérence étrangère qui pourrait affecter les affaires intérieures du pays”.
Conformément à l’article 80 de la Constitution, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé, ce dimanche soir du 25 juillet 2021 – qui coïncide avec la célébration de la fête de la République -, sa décision de “dissoudre le gouvernement et de suspendre toutes les activités du parlement”.
Dans une adresse aux Tunisiens, diffusée sur la chaine de télévision Watanyia 1, Kaïs Saïed a encore annoncé: ” le président de la République se chargera du pouvoir exécutif aidé en cela par un gouvernement présidé un chef de gouvernement nommé par le Président de la République “.