L’équipe d’Italie, sacrée championne d’Europe dimanche à Londres, a fait un retour triomphal à Rome lundi à l’aube, son capitaine Giorgio Chiellini, coiffé d’une couronne, exhibant fièrement le trophée européen devant de nombreux supporteurs venus les accueillir.
Leonardo Spinazzola, considéré comme le héros malheureux de cet Euro après sa blessure à un tendon d’Achille contre la Belgique en quarts de finale, a sauté les marches de l’avion d’Alitalia et traversé le tarmac en s’appuyant sur ses béquilles, sous les acclamations des médias et du personnel de l’aéroport qui prenait des photos.
Les “Azzurri” se sont dirigés ensuite vers un hôtel pour se reposer, avant d’être reçus par le président italien Sergio Mattarella, 79 ans, qui s’était rendu à Wembley pour les encourager.
Le Premier ministre Mario Draghi était également présent pour un selfie avec l’équipe, accueillie par des titres de journaux célébrant leur triomphe.
“Regarde, maman! Regarde!” avait crié le latéral Alessandro Florenzi, euphorique, devant les caméras de télévision sur le terrain, alors qu’il montrait sa médaille dans une vidéo devenue virale sur Twitter en Italie lundi.
Au coup de sifflet final dimanche, les tifosi ont envahi par milliers les rues de la capitale italienne, chantant et lançant des feux d’artifice.
De la Ville Eternelle jusqu’à Palerme, de Milan à Naples, les Italiens ont célébré dans la nuit le premier titre de la “Nazionale” depuis le Mondial-2006, son deuxième titre européen après celui de 1968, dans un concert de klaxons et de cornes de brume et dans un nuage de fumigènes.
L’image de la sélection, quadruple championne du monde (1934, 1938, 1982 et 2006), avait été sérieusement écornée par son absence à la Coupe du monde 2018 en Russie, pour laquelle elle n’avait pas réussi à se qualifier.
Mais le cauchemar est oublié et l’Italie du sélectionneur Roberto Mancini sera parmi les favorites du Mondial-2022 l’année prochaine au Qatar.
“Nous sommes ravis pour le peuple italien parce qu’il le mérite après cette période si difficile”, a souligné Mancini. L’ancien entraîneur de la Lazio, de l’Inter Milan et de Manchester City a redonné confiance à une équipe meurtrie, moribonde, la transformant en formation séduisante, joueuse et joyeuse. Le capitaine Chiellini et ses complices sont devenus de véritables “Fratelli d’Italia” (“Frères d’Italie”), comme cet hymne qu’ils chantent à pleins poumons à chaque match.
“On a un groupe exceptionnel, on s’aime les uns les autres, on sait d’où l’on vient. Personne ne croyait en nous, mais on est là aujourd’hui”, a relevé le gardien Gianluigi Donnarumma, décisif à Londres et nommé meilleur joueur du tournoi.
Bonucci a pointé la même union sacrée pour expliquer ce succès. “C’est incroyable car jour après jour, nous n’en avons jamais eu marre de passer du temps ensemble. Normalement tu as hâte que quelque chose d’aussi long se termine, mais là nous avions ce désir brûlant de rester ensemble”. Ce plaisir jouera encore les prolongations avec des célébrations qui s’annoncent intenses en Italie.