Le collectif de défense du président de Qalb Tounès, l’homme d’affaires Nabil Karoui qui vient d’être libéré, a affirmé s’être adressé aux Nations Unies pour prouver que son client était en détention abusive. La période légale de la détention préventive ayant expiré.
S’exprimant en conférence de presse jeudi à Tunis, les membres du collectif ont indiqué avoir saisi le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
L’avocat Hatem Chelli a expliqué, dans ce sens, que le groupe onusien est une structure judiciaire parallèle qui exerce un pouvoir de contrôle et qui ne remplace, aucunement les tribunaux tunisiens dans la mesure où il enquête sur les cas de détention arbitraire et contraire à la loi et aux conventions internationales.
Il a ajouté que le dossier adressé au groupe onusien renferme les péripéties de l’affaire depuis l’engagement des poursuites en 2016 à l’instruction et à la détention.
La Tunisie qui a signé en 2011 le protocole relatif à ce groupe de travail est appelée à répondre à toutes les questions qui seront posées par l’intermédiaire de la mission de la Tunisie à Genève, a-t-il souligné.
Et d’ajouter, le collectif a le droit de répondre aux points qui seront soulevés ainsi qu’aux réponses de l’Etat tunisien à ce sujet.
De son côté, l’avocat Walid Sarsar a expliqué que le recours à l’expertise du groupe onusien est un droit garanti par l’Etat tunisien, en vertu d’un protocole signé en 2011.
Ce groupe contrôlera le respect, par la justice et l’administration tunisiennes de la loi (article 85 du Code de procédure pénale organisant la détention provisoire).
La chambre pénale de la Cour de Cassation a décidé mardi la libération de Nabil Karoui, annulant un jugement rendu antérieurement et portant prolongation de la période de détention préventive de l’homme d’affaires.
Nazih Souii, membre du collectif avait fait observer dans une précédente déclaration que la période de détention de Nabil Karoui a été dépassée depuis le 5 mai dernier.