L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a de nouveau appelé à l’ouverture d’une enquête sur “les graves incidents” survenus lundi 7 juin 2021 dans le cadre de l’affaire Nabil Karoui.
Des députés et politiques sont entrés, sans y être autorisés, dans les locaux du Pôle judiciaire, économique et financier et réclamé la mise en liberté de Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes et patron de la chaine Nessma TV.
L’AMT affirme, dans une déclaration publiée mardi, que des députés et politiques ont occupé les couloirs du Pôle judiciaire et observé un sit-in devant le bureau du juge d’instruction près le pôle judiciaire, en charge de l’affaire de Nabil Karoui.
Et d’ajouter que ces derniers ont “refusé de quitter les lieux” et “fait appel à la force et autres moyens de pression vis-à-vis du juge d’instruction”, et ce, dans une atteinte flagrante à “l’intégrité physique” des magistrats, d’une part, et à “la sécurité des lieux et aux dossiers sensibles” qui y sont conservés.
Pour l’AMT, ces agissements portent atteinte, également, à l’indépendance de la justice et au bon déroulement du processus judiciaire.
Lundi 7 juin, Nabil Karoui a refusé de signer la prolongation de sa détention préventive. Il a annoncé qu’il poursuivait sa grève de la faim et refusé d’être reconduit en prison, d’après le collectif de défense.
“La détention de Nabil Karoui est illégale. Nous réclamons l’application de la loi, soit par le prononcé du jugement ou par la libération de Nabil Karoui dont la détention a dépassé 108 jours”, avait alors soutenu le député de Qalb Tounes, Jedidi Sboui.
Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de Nabil Karoui, le 24 décembre 2020, après avoir été entendu au pôle judiciaire économique et financier pour suspicions de corruption financière et d’évasion fiscale.