La Cour suprême du Brésil a approuvé à la majorité, jeudi 10 juin 2021, la tenue de la Copa América dans ce pays qui figure parmi les plus touchés par la pandémie de Covid-19.
La décision est désormais irréversible. Parmi les onze magistrats de la plus haute juridiction brésilienne, les six qui se sont exprimés jusqu’à présent ont tous rejeté les recours introduits par des partis politiques de gauche et un syndicat de la métallurgie, qui arguaient que le tournoi ne pouvait pas se tenir au Brésil où la pandémie est toujours hors de contrôle.
Le Brésil accumule près de 480 000 décès dus au coronavirus, avec une moyenne de 1 727 décès par jour au cours des deux dernières semaines, alors que les spécialistes mettent en garde contre une troisième vague imminente.
Les magistrats ont successivement repris les arguments de l’un des instructeurs de l’affaire, Carmen Lucia Antunes, qui a souligné la jurisprudence déjà établie par la Cour suprême concernant les restrictions pour contenir la pandémie, notant que ces mesures, conformément à la Constitution nationale, incombent aux gouverneurs de chacun des 27 Etats du pays.
La juge a souligné que les collectivités locales pourraient être tenues pour responsables à l’avenir “de leurs décisions administratives” et des conséquences qu’elles engendrent.
La seule exigence est qu’un protocole de sécurité soit présenté, qui, selon la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), sera similaire à celui d’autres tournois organisés au Brésil et dans toute la région.
Ainsi, la Copa América débutera bel et bien dimanche prochain avec les dix équipes sud-américaines réparties en deux groupes : l’Argentine, la Bolivie, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay dans le groupe A, et le Brésil, la Colombie, l’Equateur, le Pérou et le Venezuela dans le groupe B. Le tournoi se déroule à Brasilia, Cuiabá, Goiânia et Rio de Janeiro.
La Copa América a été accueillie par le Brésil à la dernière minute après le désistement de l’Argentine et de la Colombie.
La décision a reçu l’aval du président brésilien, Jair Bolsonaro, qui défend que des événements sportifs internationaux tels que Copa Libertadores et Copa Sudamericana, outre les tours de qualification pour la Coupe du monde, se déroulent déjà au Brésil, sans qu’ils ne provoquent autant de polémique.
Les magistrats examinaient notamment deux recours présentés par le Parti socialiste brésilien (PSB) et la Confédération nationale des métallurgistes. Le PSB soutient que le Brésil “traverse la phase la plus critique de la pandémie” et que l’organisation de la Copa America “représente une imprudence et une négligence absolues de la part des autorités fédérales envers la santé publique”.
Le Parti des travailleurs (PT, gauche) a également soumis une demande de suspension de la coupe des Nations sud-américaines.
D’autre part, deux sponsors importants, Mastercard et Ambev, ont indiqué qu’ils n’afficheront pas leurs marques ni ne feront de publicité dans cette édition controversée de Copa America.