Journées chorégraphiques de Carthage : Survie

 

L ‘urgence est là, et le danger est imminent. Il n ‘est plus question d’exister mais de survivre. C’est ainsi que Wajdi Guagui chorégraphe et danseur a nommé sa pièce. Un manifeste dansé qui tire la sonnette d’alarme sur une richesse en perdition, l ‘eau. Entre les corps affolés leur danse désespéré et la dizaine de bidons d’eau presque vides, objets de luttes discorde et guerre l’humanité entière est au bord de sa propre finitude programmée. Les danseurs dressent avec leur corps un état terrifiant et désastreux du monde. Face à l’agression continue de la nature, les ressources se tarissent, la violence s’installe les maladies et les guerres se greffent à la soif et la famine.

Les corps portent les bidons vides de leur eau, tout comme ils portent la crise écologique, humaine culturelle et économique.

Les danseurs de la compagnie Col’Jam incarne sur la scène l ‘apocalypse écologique annoncée dans le but de secouer et bousculer les consciences. Comment ferons nous face à la   fin des ressources naturelles et au réchauffement climatique.

Le discours militant porté par les corps en lutte et en fuite sur la scène est clair : il est urgent d’agir, ensemble pour sauver cette richesse commune à tous, et source de toute forme de vie : l ‘eau.

La pièce est un plaidoyer politique, sans concession un cri d’alerte civique et poétique qui touche et bouleverse le public en posant des gestes et images simples sur un sujet complexe et angoissant tant il est étendu et grave.

Refusant l’impuissance et le renoncement, les danseurs cherchent au milieu de l’horizon sombre et désertifié une voie nouvelle et construisent avec les bidons vides, symboles de la richesse naturelle perdue, un chemin balisé qui pourrait mener les humains vers un monde plus juste, ou vers une fin certaine…

Au temps des catastrophes écologiques en cascade « survie » est une pièce que l’on pourrait qualifier « d’artiviste », où l’activisme politique et écologique est assumé comme finalité et moyen. Car sans engagement, il n y appoint de changement et la terre épuisée et abusée court à sa perte certaine et à l’anéantissement de tout ce qui est beau et vivant.

Wajdi  Gagui

Il commence la danse à Djerba en 2004, avant de rejoindre la Compagnie Sybel Ballet Théâtre à Tunis. Il a continué sa formation en danse moderne et contemporaine, auprès de plusieurs chorégraphes internationaux tel que :  Pedros Pawles – Maguy Marin – Hervé Robbe – Michel Hallet Eghayan – Hafiz Dhaw et Aïcha M’Barek.

Il a été interprète et chorégraphe associé au Centre Chorégraphique Méditerranéen.

En 201 il rejoint Compagnie Col’jam  et poursuit son itinéraire de chorégraphes et  professeur de danse dans plusieurs pays Tunisie-Maroc-France-Pays bas