Tunisie : L’invalidation du remaniement ministériel a porté un coup dur à l’action gouvernementale (Ennahdha)

L’invalidation du remaniement ministériel a porté un coup dur à l’action gouvernementale et nui à l’Etat et au bon fonctionnement des institutions, a regretté le mouvement Ennahdha, appelant le président de la République et le chef du gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour une sortie de crise .

Le président de la République, Kais Saied, a rejeté le remaniement ministériel proposé par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, en janvier dernier, ce qui n’a pas permis aux nouveaux ministres, approuvés pourtant par le parlement, de prendre leurs fonctions.

Saied a estimé que ledit remaniement va à l’encontre de certains articles de la Constitution, surtout que des suspicions de corruption pèsent sur certains de ces ministres proposés.

Dans une déclaration publiée lundi, à l’issue de la réunion de la 49e édition du Conseil de la Choura, Ennahdha appelle le chef de l’Etat à placer les enjeux économiques et sanitaires en tête des priorités et à éviter tout ce qui pourrait diviser les Tunisiens.

Il a appelé le gouvernement à doubler d’efforts pour faire face à la pandémie et réduire ses conséquences économiques et sociales chez les catégories les plus démunies.

Ennahdha a, par ailleurs, mis en garde contre toute initiative pouvant porter atteinte aux acquis de la révolution, à savoir la démocratie et la liberté d’expression, estimant que ” tout retour au pouvoir individuel est rejeté par le peuple tunisien “.

Le mouvement a, sur un autre plan, exprimé son soutien total au gouvernement et appelé à renforcer la ceinture politique et parlementaire.

Ennahdha réaffirme sa conviction que le dialogue reste la solution pour sortir de la crise politique, saluant l’appel de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) dans ce sens..

Le président de la République avait déclaré le 18 avril, à l’occasion du 65ème anniversaire des forces de sécurité intérieure, que ” le président de la République est le chef des forces armées militaires et civiles, sans distinction aucune, selon la Constitution “. une annonce qui a jeté de l’huile sur le feu.

Ennahdha a estimé que “l’autoproclamation du président de la République Kaïs Saïed comme commandant suprême des forces porteuses d’armes constitue une violation à la Constitution et un empiétement sur les prérogatives du chef du gouvernement”.