Les députés des blocs parlementaires de l’opposition ont critiqué le rendement de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), dénonçant son manque de fermeté quant au contrôle du processus électoral et la lutte contre ” l’argent politique sale ” lors des élections législatives.
A l’inverse, les députés du bloc Ennahdha ont salué le rôle de l’instance électorale qui constitue, selon eux, un acquis de taille pour la Tunisie poste révolution.
La députée Leila Haddad du bloc démocratique (opposition) a souligné, lors de son intervention, vendredi, en plénière, consacrée au dialogue avec l’ISIE, que le rapport de la Cour des comptes sur les élections de 2019 a révélé des crimes graves mettant au jour des financements étrangers et un argent politique sale, outre des dépassements relevés par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).
L’instance a d’ailleurs déposé des recours auprès du Tribunal administratif à leur sujet, a-t-elle rappelé.
Pour la députée, il s’agit d’une déviation majeure du processus démocratique qui menace les échéances de 2024.
Pour sa part, Nabil Hajji du même bloc a pointé la corruption qui ronge la jeune démocratie tunisienne.”Des candidats au parlement sont à la tête d’associations de bienfaisance et d’associations sportives “, a-t-il déploré, dénonçant une manipulation de la volonté des électeurs.
Le député Sofien Makhloufi du bloc démocratique a déclaré que ” de l’argent politique sale a été utilisé aux dernières municipales pour influencer les électeurs “, évoquant un achat de voix.
De son côté, la députée Samia Abbou (bloc démocratique) a déclaré que les institutions de l’Etat sont absentes face à l’achat des voix pendant la campagne électorale, ajoutant que plusieurs dépassements graves ont été commis pendant les élections législatives et municipales.
” Le rapport de la Cour des comptes a révélé au grand jour le silence de l’instance électorale face à des dépassements graves “, a-t-elle déclaré.
Pour Mabrouk Korchid du bloc Watanya, les différentes expériences démocratiques ont prouvé qu’il n’est pas possible de garantir des élections crédibles et transparentes même en présence d’une instance indépendante car la falsification de la volonté des électeurs a lieu bien avant l’opération électorale.
A l’inverse, le député Maher Madhioub du bloc Ennahdha a estimé que le conseil de l’ISIE a ” fait un travail colossal ” pour garantir la réussite de l’opération électorale.
Le problème est que certaines parties politiques ne reconnaissent pas les résultats des élections, selon lui.
Pour Sahbi Atig (bloc Ennahdha), l’ISIE constitue la fierté de l’expérience démocratique en Tunisie, mais certaines parties ne veulent pas reconnaître les résultats des élections.