Les sections du Grand Tunis de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ont dénoncé l’incursion policière dans les locaux de l’agence Tunis Afrique Presse TAP et l’agression de ses journalistes et employés, pour imposer de force l’installation du président directeur général nommé, Kamel Ben Younes.
Dans une déclaration conjointe publiée vendredi, les sections de la LTDH ont dit soutenir “le droit des employés de l’agence TAP à choisir le responsable de leur établissement selon des critères objectifs”.
Elles ont appelé, dans ce sens, à retirer, provisoirement, à la présidence du gouvernement la compétence de nomination à la tête des institutions souveraines et des instances constitutionnelles, en attendant de revoir les statuts de ces institutions. L’objectif étant de soumettre ces nominations aux critères de l’indépendance et de l’intégrité.
Les sections de la LTDH ont réitéré leur position de principe pour la démission du chef du gouvernement Hichem Mechichi, lui demandant de cesser d’aggraver la situation politique du pays.
Le fait qu’il ait autorisé une incursion policière dans les locaux d’un établissement qui représente la souveraineté nationale et médiatique est une violation criante aux traditions de l’Etat, ont dénoncé les sections de la LTDH (Tunis-Médina-Bab Bhar), L’Ariana, Tunis-Nord, la Manouba et Ben Arous).
Un rassemblement de protestation a eu lieu, jeudi, devant le siège de la TAP, pour dénoncer des nominations “parachutées” à la tête de l’agence et de radio “Shems FM” et de l’incursion policière survenue, mardi 13 avril, dans les locaux de son établissement pour tenter d’imposer par la force l’installation de Kamel Ben Younes.
Ont pris part à ce mouvement de protestation, organisé à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), outre le personnel de la TAP, d’anciens journalistes de l’agence ainsi que des journalistes de médias locaux et étrangers.
Des représentants d’organisations nationales dont notamment l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et le Collectif citoyen Soumoud se sont joints à ce mouvement.Des personnalités nationales, des politiques et des enseignants universitaires de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), ont participé à ce mouvement pour soutenir les journalistes qui ont scandé des slogans et brandi des pancartes défendant la liberté d’expression et de presse et un établissement médiatique public, non partisan et à vocation indépendante.
Ils ont également condamné l’ingérence de certains partis politiques dans ces nominations, appelant à tenir les médias publics à l’écart des tiraillements politiques et partisans.Des journalistes de médias locaux et étrangers ont porté, jeudi, le brassard rouge, à l’appel du SNJT. Les médias ont été invités à traiter, dans leurs journaux d’information, des incidents survenus à l’agence de presse.
Le personnel de la TAP observe depuis, le 6 avril courant, un sit-in ouvert soutenu par le SNJT et la Fédération générale des médias relevant de l’UGTT.
Les journalistes de l’agence avaient décidé de boycotter les activités du gouvernement et des partis qui le soutiennent, jusqu’au 22 avril courant, date de la grève annoncée.