La direction générale de l’agence Tunis-Afrique-presse dénonce l’incursion policière dans ses locaux et les multiples dépassements et actes de provocation perpétrés mardi par les forces de sécurité, et qui constituent un précédent grave dans l’histoire de l’agence et de la scène médiatique du pays.
Elle condamne, dans un communiqué publié mercredi, l’usage excessif de la force à l’encontre du personnel de l’agence et les agressions physiques et verbales exercées sur les journalistes, les photojournalistes et les administratifs ainsi que la violation de l’intégrité de cette institution et l’incursion des forces de sécurité accompagnant Kamel Ben Younes dans le bureau de la présidente directrice-générale en son absence.
Elle considère que ces dépassements ont aggravé les tensions suite au rejet total par le personnel de l’agence de la nomination de Kamel Ben Younes, appelant à la retenue et au respect de la loi et de l’intégrité des institutions de l’Etat.
Elle insiste sur l’impératif de préserver la dignité de la TAP et de son personnel et de ne pas la mêler à des tiraillements quelconques, étant donné son statut de service public et de sa place dans le paysage médiatique national.
Un important nombre de policiers a fait mardi incursion dans le siège de la TAP et agressé verbalement et physiquement son personnel, pour tenter d’imposer par la force l’installation de kamel Ben Younes à la tête de l’agence.
Un rassemblement de protestation sera organisé jeudi 15 avril devant le siège de l’agence à l’appel du syndicat national des journalistes tunisiens. Le personnel de la TAP, entre journalistes, administratifs et agents, a également décidé d’observer une grève générale le 22 avril au niveau central et régional, une première depuis la création de l’agence en 1961.
Il avait auparavant décidé d’entamer un sit-in ouvert pour protester contre la nomination clairement politique et partisane de Kamel Ben Younes, parue sur le Journal Officiel de la République Tunisienne le 6 avril.