Le Syndicat national des journalistes tunisiens a réitéré son ferme rejet de toute “nomination politique” à la tête de l’Agence Tunis-Afrique-Presse (TAP) et de la Radio Shems FM.
Le SNJT a déclaré refuser toute nomination sur la base du favoritisme et de l’allégeance partisane, dans une déclaration publiée à l’issue de la réunion d son bureau exécutif.
Le syndicat appelle le gouvernement à respecter l’engagement qu’il avait pris de nommer, après avis conforme, un Président-directeur général à la tête de l’établissement de la Radio tunisienne (ERT), l’invitant à parachever au plus vite l’application de tous les points de l’accord conclu le 8 décembre 2020.
Le syndicat met en garde contre “les nominations politiques” et celles “par intérim” à la tête des des médias publics et des médias confisqués, imputant au gouvernement la responsabilité de la détérioration du climat social au sein de ces établissements.
Le SNJT a réitéré son soutien aux personnels de l’agence TAP et de la Radio Shems FM et sa détermination à user de toutes les formes de protestation pour défendre l’indépendance de ces établissements médiatiques.
Le personnel de l’agence Tunis-Afrique-Presse (journalistes, administratifs, techniciens et ouvriers), observe, depuis mardi, un sit-in ouvert pour protester contre la nomination de Kamel Ben Younes, considérée comme “grave” et “ouvertement politique et partisane”.
Il a clamé son refus catégorique de traiter avec Ben Younès en raison de son implication, avant la révolution, dans des atteintes à la liberté de la presse et d’expression, et à l’action syndicale libre ; et ses tentatives de saper l’indépendance de la Ligue de défense des droits de l’Homme, outre son active participation dans la propagande au service du régime dictatorial et ses réactions violentes à l’égard des femmes.
Après la révolution, Ben Younès a continué de “servir des agendas politiques connus de tous”, lit-on dans la déclaration conjointe publiée par les sections du Syndicat national des journalistes tunisiens et du syndicat de base de l’Union générale tunisienne du Travail.
Lundi dernier, les journalistes et le personnel de “Shems FM” ont annoncé l’intention de porter plainte contre le ministre des Finances, la commission de gestion des biens confisqués et la société Al-Karama holding pour “mauvaise gestion” du dossier de la Radio.
Ils ont affirmé, lors d’une conférence de presse au siège de la radio, qu’ils allaient poursuivre leur sit-in ouvert et organiser un rassemblement de protestation, place du gouvernement à La Kasbah, et envisagent même d’y observer un sit-in ouvert “en réponse au traitement de ce dossier par le gouvernement qui ignore les revendications des employés”.
Le 8 décembre 2020, le SNJT a annoncé sa décision de suspendre la grève générale, prévue le 10 décembre, après l’accord convenu avec la présidence du gouvernement sur certains points visant l’amélioration de la situation dans le secteur des médias.
Et d’ajouter qu’il a été convenu de publier la convention-cadre des journalistes au JORT après l’adéquation des statuts des établissements médiatiques publics avec le contenu de cet accord-cadre.
Il a été décidé, en outre, qu’une commission regroupant les représentants de toutes les parties prenantes se chargera de ces travaux pour une période ne dépassant pas les deux mois.