Le feuilleton des blocages des sites de production des sociétés énergétiques continue de plus belle en Tunisie, alors que le pays a plus que jamais besoin de toutes ses ressources.
En effet, des sources bien informées nous apprennent que la société MAZARINE Energy, qui exploite le champ Zaafrane dans la zone El Faouar (gouvernorat de Kébili), souffrirait dans le silence, et ce suite au blocage de sa production depuis le 14 janvier 2021 par des protestataires qui veulent coûte que coûte être recrutés par et dans l’entreprise.
Cette société, qui a été l’une des rares à s’implanter en Tunisie après la révolution avec un investissement de 50 millions de dollars en plusieurs phases, ferait travailler, selon nos informations, une quarantaine de personnes entre ingénieurs et agents spécialistes. Elle extrait une moyenne de 1 500 de barils entre pétrole (1 000) et gaz (500), qui génèrent une recette quotidienne d’environ 100 mille dollars dont 50% reviennent l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP, donc à l’Etat tunisien qui bénéficie aussi des impôts.
Doublement pénalisée…
Depuis son installation à Kébili, MAZARINE Energy a engagé une société de prestation de services pour assurer certains besoins, dont la fourniture de la nourriture aux employés du champ.
Cependant, cette société de services aurait mis fin, en décembre 2020, aux contrats de sept de ses employés, lesquels, non contents, ont entamé, depuis le 9 janvier un sit-in devant le champ exploité par MAZARINE à El Faouar pour réclamer leur intégration dans la compagnie pétrolière, sachant pertinemment que cela est impossible.
Toujours selon nos informations, ces protestataires, qui empêchent la sortie des camions remplis de brut champ, auraient été rejoint un ancien agent de MAZARINE Energy licencié pour indiscipline, qui a semble-t-il ameuté ses acolytes pour exiger son rétablissement et leur recrutement. Une sorte de « aidez-moi je vous aiderai ».
Une situation ubuesque…
Face à la passivité déconcertante des autorités régionales devant ce blocage illégal imposé par lesdits protestataires, le site de production est donc bloqué depuis le 14 janvier. C’est une situation ubuesque, en ce sens que les autorités régionales laissent faire –en refusant d’appliquer la loi-alors que ce sit-in sauvage ont fait perdre au Trésor public quelque 10 millions de dinars.
On nous apprend également que plusieurs tentatives ont été menées pour débloquer la situation, mais en vain. D’ailleurs, la dernière réunion qui s’est tenue au siège du gouvernorat a été levée sans aucun résultat, et ce malgré l’engagement de MAZARINE Energy à tout faire pour que la société de services accepte de réintégrer les sept employés en fin de contrat.
L’UGTT s’invite dans le champ et dégaine son arme…
Mais pour ne rien arranger, certains présents à cette réunion auraient exigé la réintégration de l’employé “fautif“. Mais encore, le bureau régional de l’UGTT à Kébili est entré dans le champ décrétant une grève générale dans la délégation d’El Faouar mercredi 16 mars 2021…
Une autre réunion est prévue ce matin à la Kasbah. Cependant les chances de trouver un compromis sont minimes.
Entre temps, les pertes continuent de s’accumuler… à raison de 100 mille dollars par jour, dont 75% auraient pu revenir aux caisses (vides) de l’Etat tunisien !
Ainsi au moment où la Tunisie a plus que jamais besoin de toutes ses ressources pour faire face à la plus grave crise économique de son histoire, le feuilleton des blocages des sites de production des sociétés énergétiques qui génèrent d’importants revenus continue face à la passivité étonnante des autorités.