Le statut de la profession et la situation des jeunes avocats ont été, vendredi, au centre des interventions des députés lors de la plénière consacrée au dialogue avec l’ordre national des avocats.
Plusieurs parlementaires ont insisté sur l’importance de la création d’un statut pour la profession d’avocat, régie jusqu’ici par un décret-loi.
Le député Mabrouk Korchid (bloc Watania) s’est interrogé sur l’absence d’une loi organisant “une profession aussi prestigieuse”.
Il a estimé que la constitutionnalisation du métier d’avocat est motivée par le rôle de cette profession dans la consécration de la justice.
L’avocat est un partenaire dans l’instauration de la justice, a-t-il dit.
Le député s’est, également, interrogé sur l’absence de l’ordre des avocats dans la composition du Conseil supérieur de la magistrature et remis en question la constitutionnalité de la loi sur le CSM.
De son côté, Noureddine Bhiri (bloc Ennahdha) a insisté sur la nécessité d’organiser la profession. Les conseils de l’ordre des avocats qui se sont succédé ces dix dernières années n’ont pas œuvré comme il se doit pour l’élaboration d’une loi organisant la profession.
Concernant les jeunes avocats, Bhiri a déclaré que ces derniers représentent “l’avenir de la profession” et ne bénéficient malheureusement pas d’un appui suffisant.
Pour sa part, Samia Abbou (bloc démocratique) a estimé que les questions afférentes aux avocats devraient être débattues au sein des structures professionnelles et non pays à l’Assemblée des représentants du peuple.
L’ordre des avocats devrait lutter contre l’impunité, a-t-elle soutenu, appelant les avocats à se mobiliser contre “les pratiques répressives visant les manifestants qui dénonçaient les politiques du gouvernement”.
De son côté, Leila Hadded (bloc démocratique) a appelé à encadrer et soutenir davantage les jeunes avocats qui sont “l’avenir de la justice en Tunisie”, rappelant que “les avocats ne bénéficient pas par les services des caisses sociales”.
La profession d’avocat doit reprendre son rôle majeur dans l’instauration de l’Etat de droit et la défense des libertés et des droits, a-t-elle ajouté.
Elle a dit craindre un retour en arrière en matière de liberté d’expression, surtout après les dernières arrestations arbitraires.
Pour les députés Maher Médhouib (Ennahdha) et Haykel Mekki (bloc démocratique), la situation des jeunes avocats est précaire et leurs conditions de travail sont dures. Plusieurs avocats contractuels sont marginalisés, ont-ils ajouté.
Au début de la séance, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Brahim Bouderbala, a évoqué, dans son intervention, les difficultés rencontrées par les avocats, citant en particulier le manque de moyens et la vétusté de l’infrastructure judicaire.