Des associations et des organisations de la société civile ont dénoncé, dans une déclaration publiée lundi à l’occasion de la journée internationale de la femme, la vague d’agressions, d’arrestations et de poursuites judiciaires qui a touché récemment un groupe de femmes activistes.
Ces organisations ont appelé toutes les forces démocratiques à travailler conjointement afin de mettre fin à “la violence flagrante” exercée contre les femmes tunisiennes et de poursuivre les auteurs de violations, notant que la secrétaire générale de l’Union générale des étudiants tunisiens, Warda Atig, comparaîtra, aujourd’hui, devant la justice pour avoir participé au mouvement syndical des jeunes.
Les associations signataires dénoncent l’incarcération de la militante féministe Rania Amdouni, ainsi que les violences exercées contre la militante des droits humains Naoures Zoghbi Douzi par des activistes de l’organisation estudiantine du “mouvement Ennahdha”.
Les organisations ont également dénoncé le harcèlement de militantes par de nombreux agents de sécurité au cours des dernières semaines en raison de leur participation à des manifestations ” pacifiques” contre la pauvreté, le chômage et la discrimination, lit-on de même source.
Les signataires ont également dénoncé le harcèlement subi par des femmes journalistes “par des membres du comité d’organisation du mouvement Ennahdha et de certains de ses partisans” qui ont tenté de les empêcher de couvrir la marche organisée par le mouvement, le 27 février dernier à Tunis.
Ces associations ont exprimé leur soutien à l’appel lancé, récemment, par l’Union générale tunisienne du travail en faveur de la ratification par la Tunisie de la Convention n ° 190 de l’Organisation internationale du travail contre la violence sur le lieu de travail.
Ils ont également exprimé leur soutien à l’appel d’organisations féminines tunisiennes l’Assemblée des représentants du peuple, à accélérer l’harmonisation des lois avec l’article 21 de la Constitution, en éliminant toutes les dispositions discriminatoires et en accélérant l’examen du projet de loi déposé depuis 2018 pour supprimer certaines formes de discrimination en matière d’égalité successorale entre hommes et femmes.
Les associations signataires ont appelé toutes les institutions à respecter leurs engagements prévus dans la loi n ° 58 relative à l’élimination de la violence et à mobiliser un budget clair pour sa mise en œuvre, notant que les pays les plus prospères et stables dans la lutte contre la corruption, la pauvreté et le chômage dans le monde sont les meilleurs protecteurs des droits des femmes et garants de leur participation, sur le même pied d’égalité avec les hommes, à la gestion des institutions de l’Etat