Me Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a accusé, mercredi, l’ancien ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, et des cadres sécuritaires, de “complicité dans le vol et la détérioration” de certains objets saisis au domicile du dénommé Mustapha Khedher, inculpé dans l’affaire de “l’appareil secret” du mouvement Ennahdha.
Mustapha Khedher a été arrêté le 19 décembre 2013.
Ridha Raddaoui a ajouté, mercredi, dans une conférence de presse consacrée aux derniers développements de l’affaire de Chokri Belaid, que le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis I de l’époque avait tranché le différend entre le collectif de défense et le ministère de l’Intérieur au sujet de “la chambre noire”.
La conférence de presse s’est tenue à l’occasion du 8e anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaid.
Il a expliqué que le procureur de la République a refusé, dans un rapport qu’il avait publié, le transfert de la saisie de l’unité nationale de lutte contre le terrorisme d’El Gorjani au ministère de l’Intérieur.
Il a précisé que le procureur de la République a ordonné de transférer la totalité de la saisie de l’Unité d’El Gorjani au Tribunal, étant donné que le juge d’instruction pourrait l’utiliser lors de l’interrogatoire de l’inculpé.
Me Raddaoui a, en outre, tenu à relever que les cadres sécuritaires impliqués dans ce dossier ont “bénéficié de promotions”. “Certains d’entre eux ont été envoyés en tant qu’attachés de sécurité” dans des ambassades tunisiennes à l’étranger.
Le collectif de défense des martyrs Belaid et Brahmi s’attend à l’arrestation de nombre de sécuritaires au cours des prochains jours, a-t-il dit.
Me Raddaoui a, également, accusé le parquet en charge du dossier, représenté en la personne du juge Béchir Akremi, “d’entraver le cours de l’enquête dans l’affaire de la chambre noire et d’avoir ouvert une information judiciaire contre X, et ce, malgré sa connaissance de la situation et de toutes les parties impliquées”.
D’après lui, le parquet a agi de la sorte afin d’”empêcher le collectif de défense de déposer une plainte en civil”.
Me Raddaoui a, également, accusé le juge Béchir Akremi d’avoir menacé le juge d’instruction près le Tribunal de première instance “parce qu’il a révélé certains délits, et ce, près avoir pris connaissance de certains documents de l’appareil secret et en a informé le parquet”.
Il a indiqué que l’inspection générale du ministère de la Justice est au courant de tous ces dépassements.
Il a estimé que “l’appareil secret est étroitement lié au mouvement Ennahdha, vu que les personnes impliquées dans cet appareil étaient d’anciens détenus d’Ennahdha”.
Il a fait savoir que Rached Ghannouchi a été entendu par l’Unité nationale d’investigation dans les crimes de terrorisme de la Garde nationale d’El Aouina.