Le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué, mardi après midi, une visite non annoncée au siège du ministère de l’Intérieur, où il a tenu une séance de travail avec des cadres sécuritaires, en présence de Hichem Méchichi, chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim.
Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur la nécessité d’unifier l’action syndicale dans le sens de la création d’une Union générale des forces de sécurité intérieure.
Cette union pourrait disposer de ” structures représentantes ” à travers le mécanisme de vote, une proposition avancée par le président de la République depuis 2012, indique un communiqué de la présidence.
A cette occasion, le président Kaïs Saïed a souligné que ” l’Etat est resté debout “, assurant que le chef de l’Etat est le garant de sa continuité.
” L’Etat est là. Les libertés sont garanties et les sécuritaires et les citoyens ne sont pas ennemis “, a-t-il lancé, ajoutant qu’il ne tolérera aucune tentative de porter atteinte ni à l’institution sécuritaire ni aux libertés.
Pour Kaïs Saïed, les forces de sécurité sont au service de l’Etat et non pas au service d’une partie quelconque. Il a dans ce sens, réaffirmé son appui aux sécuritaires, tous corps confondus.
Dans le même sillage, le chef de l’Etat a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation de l’institution sécuritaire à des fins politiques, soulignant la nécessité de satisfaire les revendications du peuple Tunisien dans le cadre d’une ” coexistence pacifique ” entre le pouvoir et la liberté.
” Personne n’est au dessus de la loi “, a-t-il averti.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a parcouru à pied l’Avenue Habib Bourguiba, où il a eu des échanges improvisés avec des citoyens qui tentaient de s’approcher mais qui ont été maintenus à distance par la sécurité. Ils ont entre autres scandé des slogans appelant à la dissolution du parlement.
Le président Kaïs Saïed s’est arrêté quelques minutes près de la statue de Bourguiba devant les locaux du ministère de l’Intérieur, a rapporté le correspondant de l’agence TAP, présent sur les lieux.
Des syndicats sécuritaires avaient annoncé, lundi, des mesures d’escalade en signe de protestation contre l’agression des forces de l’ordre, lors des manifestations qui ont eu lieu récemment dans différentes régions du pays.
Lors d’une manifestation, samedi dernier à Tunis, des protestataires avaient lancé des projectiles en direction des forces de sécurité et proféré des ” insultes ” et propos ” diffamatoires ” portant ainsi atteinte à la dignité des policiers, selon des syndicats.
Les protestataires parmi les citoyens, réclamaient l’annulation des peines de prison, prononcées contre des consommateurs de cannabis et la libération des jeunes arrêtés lors des derniers troubles qui ont secoué le pays.
Les Syndicats de sécurité menacent de ne plus sécuriser des manifestations sportives et culturelles, les activités des tribunaux, et de ne plus infliger des amendes aux contrevenants.