La présidente du bloc parlementaire du parti destourien libre, Abir Moussi, a indiqué que les seize membres de son groupe observeront à partir d’aujourd’hui un sit-in au sein de l’Assemblée des représentants du peuple.
Le bloc proteste contre le refus des autres blocs parlementaires et des forces vives de signer la motion de censure du PDL contre le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi.
Abir Moussi a déclaré au cours d’une brève conférence de presse, mardi, au Palais du Bardo, que son groupe parlementaire est “la seule vraie opposition” au sein de l’Assemblée.
Elle a appelé les députés à “boycotter” la plénière consacrée au vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement, les invitant à rejoindre les membres de son groupe et signer la motion de censure.
La présidente du PDL a lancé, aux manifestants qui se trouvent devant le parlement, un appel “à la révolution” contre les “hypocrites” qui “négocient secrètement”, tout en invitant les blocs parlementaires à cesser leurs “actes fourbes” et leurs manipulations et d'”arrêter de jouer avec les sentiments” des Tunisiens.
Plus tôt, au cours de la plénière, Abir Moussi a critiqué “les tiraillements politiques entre les deux têtes de l’exécutif” et déclaré refuser de participer au “jeu du chat et de la souris” auquel se prête “autorités au pouvoir”.
Elle s’est ensuite retirée ainsi que le reste des membres de son bloc de la séance plénière.
Dimanche dernier, la présidente du PDL a indiqué que son bloc parlementaire proposera aux autres groupes de l’Assemblée des représentants du peuple, de signer une motion de censure contre le gouvernement.
Le bloc du PDL, a-t-elle noté, demandera une réunion avec “le reste des groupes parlementaires et les forces vives pour convenir d’un nouveau nom” pour le poste de chef de gouvernement. Une personnalité qui “ne se plierait pas à la volonté du parti des ‘frères'”, a-t-elle dit.
Elle a, également, invité les députés à signer la motion de retrait de confiance du président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi. Son élection à la tête du parlement représente “un obstacle” devant la réalisation des attentes des Tunisiens, en particulier sur les plans économique, social et politique”, a-t-elle dit.
Pour Abir Moussi, retirer la confiance au chef du gouvernement et au président de l’ARP ne peut qu’être salutaire pour le pays.
Rappelons que le 30 juillet 2020, Rached Ghannouchi est parvenu à conserver son siège de président du Parlement, après un vote mouvementé sur une motion de défiance dont il faisait l’objet.
La motion de censure déposée à son encontre par plusieurs blocs parlementaires n’a pas remporté le nombre de voix nécessaires (109 voix). Sur un total de 133 voix exprimées, 97 élus ont voté pour le retrait de la confiance et 16 députés contre. Dix-huit bulletins ont été déclarés nuls et deux autres blancs.