Tunisie : Des députés dénoncent l’absence de Mechichi à la séance plénière de dialogue avec le gouvernement

Des députés ont dénoncé l’absence du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, à la séance plénière, mercredi, consacrée à un dialogue avec le gouvernement, estimant qu’il “n’a pas réussi” son intervention à l’adresse du peuple tunisien, sur fond des mouvements de protestation et des émeutes nocturnes enregistrés ces derniers jours.

Le député Hatem Mliki (Hors groupes) a rappelé, dans ce sens, que le chef du gouvernement s’est, déjà, absenté à la séance plénière tenue, le 18 décembre dernier, critiquant son absence, aujourd’hui, étant donné qu’il est à la fois chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim.

La présidente du bloc du parti destourien libre, Abir s’est dit étonnée de l’absence de Mechichi à la plénière qui lui permettra de répondre aux questions des Tunisiens.

Pour sa part, le député du bloc démocratique, Zied Ghanney a estimé que l’absence du chef du gouvernement à la séance plénière, montre que l’Etat n’a pas développé une vision globale permettant de remédier aux difficultés marquant la situation sociale du pays.

“Par son absence, aujourd’hui, le chef du gouvernement fuit ses responsabilités et affirme sa défaillance de communication. Il ne fait preuve d’aucun respect à l’égard de l’autorité législative qui a accordé la confiance à son équipe ministérielle”, a déclaré Mohsen Arfaoui, député du bloc démocratique.

D’autres députés ont critiqué le discours adressé, mardi soir, par Hichem Mechichi aux Tunisiens. Hatem Mensi (groupe la Réforme), Adnène Hajji et Fayçal Tebbini (hors groupes), Awatef Grich et Ahmed Sghaier (groupe PDL) ont été unanimes à relever l’absence de mesures concrètes dans l’intervention de Mechichi.

De son coté, le député du mouvement Ennahdha, Sahbi Atig a mis l’accent sur la nécessité de faire la différence entre les protestations pacifiques légitimes et les actes de pillage, estimant que “le changement est légitime, à condition qu’il soit mis en place par la voie constitutionnelle et démocratique”.

Le député d’Ennahdha Samir Dilou a souligné, quant à lui, la nécessité d’assurer l’adéquation entre la primauté de la loi et le respect des libertés fondamentales et individuelles, ajoutant qu’en dépit de quelques dépassements, les forces de l’ordre ont fait preuve de professionnalisme à l’égard des protestataires.

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a tenu, mercredi, une séance plénière consacrée à un dialogue avec le gouvernement, en présence des ministres de la Défense, des Affaires sociales et de l’Economie et des finances.

La séance plénière se tient dans un contexte tendu marqué par des mouvements nocturnes et des affrontements entre groupes de jeunes et forces de l’ordre. Des incidents qui ont éclaté, depuis le 14 janvier, dans plusieurs régions du pays, en dépit du couvre-feu.