La majorité des représentants des partis politiques et des blocs parlementaires pro gouvernement ont été unanimes, dans des déclarations à l’agence TAP, quant au droit du chef du gouvernement d’introduire des changements dans la composition de son équipe.
Leurs avis, cependant, divergent concernant l’utilité du remaniement et d’indépendance des candidats potentiels.
Sami Triki, dirigeant au mouvement Ennahdha (54 députés), a affirmé que Hichem Mechichi travaille sur le remaniement de sa formation gouvernementale, ajoutant que le chef du gouvernement a contacté les partis politiques de la coalition au pouvoir et exposé la question qui, a-t-il insisté, “reste au cœur de ses prérogatives”.
Pour lui, le remaniement est devenu, désormais, une nécessité pressante. “Cette question a longtemps figuré parmi les revendications du mouvement Ennahdha au vu du manque d’efficacité du rendement gouvernemental”, a-t-il rappelé.
De son côté, Iyadh Elloumi du bloc Qalb Tounes (30 députés) a démenti l’existence d’une liste de noms ministrables.
Il a précisé que le parti n’a, à ce jour, proposé aucun nom.
“Le remaniement ministériel ne peut être évoqué qu’après l’évaluation de l’action gouvernementale et l’identification des priorités, a-t-il estimé, insistant sur le besoin, en cette conjoncture d’une forte direction politique.
Pour sa part, Hssouna Nasfi, président du bloc La Réforme (16 députés), a déclaré, ce mardi, à Radio Shems FM, que ce remaniement concerne entre 7 et 12 ministères, rappelant les prérogatives, dans ce sens, du chef du gouvernement énoncées dans la Constitution.
Nasfi affirme toutefois que son groupe parlementaire s’oppose à l’idée d’un remaniement soit à caractère partisan.
De son côté, Mustapha Ben Ahmed, président du bloc Tahya Tounes (10 députés) a estimé, samedi dernier, dans une déclaration à la TAP, qu’il est inutile de procéder à un remaniement en cette période de tensions et de désaccords entre les pouvoirs.
“Un remaniement ministériel devrait se faire sur des bases solides, selon des objectifs clairs”.
Le chef du gouvernement avait organisé, jeudi dernier, au Palais du gouvernement, à la Kasbah, une séance de travail avec des représentants de partis politiques et de blocs parlementaires appuyant le gouvernement.
La séance s’est déroulée en présence du président du bloc Ennahdha, Imed Khémiri, du président du bloc Qalb Tounes, Oussama Khélifi, du président du bloc de La Réforme, Hssouna Nasfi, du président du bloc Watania, Ridha Charfeddine, et le président du bloc Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed.
Mechichi avait limogé le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine le 5 janvier, le ministre de l’Environnement Mustapha Laroui en décembre 2020 et le ministre de la Culture Walid Zidi en octobre 2020.