Des avocats des familles des martyrs et blessés de la révolution ont déposé, lundi, une plainte à l’encontre de Abir Moussi en sa qualité de présidente du Parti destourien libre (PDL), a annoncé Lamia Farhani, présidente de l’Association des familles des martyrs et blessés de la révolution (Awfia).
Cette plainte intervient suite aux déclarations de Moussi dirigées contre la révolution et ses martyrs. Une révolution qu’elle s’obstine à qualifier de “complot” et utilisant le terme terroristes pour désigner les martyrs, a relevé la présidente de Awfia.
Farhani qui est la sœur de l’un des martyrs de la révolution, a indiqué, lors d’une conférence de presse, lundi, à Tunis, que cette plainte a été déposée dans le cadre des mouvements organisés par l’association et ses partenaires pour protester contre la suspension de tout le processus de la justice transitionnelle.
La conférence est organisée par l’association, en présence de nombre d’avocats, d’activistes de la société civile et de familles des martyrs et blessés de la révolution.
Selon Farhani, la plainte repose sur le contenu des déclarations de Moussi qui vont à l’encontre de la loi régissant les partis politiques et du préambule de la Constitution qui reconnaît la révolution et ses martyrs.
Les positions de Abir Moussi tombent sous le coup des dispositions de la loi antiterroriste (article 14) dans la mesure où elles comportent des incitations à la haine et à la violence, a-t-elle encore estimé.
Selon la présidente de l’association, une initiative législative a été élaborée en collaboration avec certains députés incriminant l’apologie du régime autoritaire.
Celle-ci sera présentée mardi aux députés pour être proposée en tant que projet de loi au bureau du parlement.
“Dix ans après la révolution, la vérité n’a pas été révélée et les victimes n’ont pas été réhabilitées”, a-t-elle déploré.
Farhani a, par ailleurs, fait savoir que l’association s’adressera à la présidence de la République et à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour faire passer cette initiative.
L’association s’adressera, également, aux organisations internationales appuyant le processus de justice transitionnelle, tel que le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme pour “inciter l’Etat tunisien à accomplir son devoir envers les familles des martyrs et blessés de la révolution et à publier la liste des martyrs”.