Le politologue et professeur d’histoire contemporaine, Abdellatif Hannachi, a souligné, dimanche, que les parties refusant et non concernées par le dialogue national, parmi lesquelles le parti destourien libre (PDL) et la coalition El Karama perdraient leur impact sur la vie politique, au cours de la prochaine étape.
Il a rappelé, dans une déclaration à l’agence TAP, que l’initiative du dialogue national, présentée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et adoptée par le président de la République Kais Saied, est une occasion pour faire sortir le pays de la crise, prévoyant que la non participation du PDL et d’Al Karama à cette initiative les priverait de leur influence politique.
Et d’expliquer que l’hypothèse de l’écartement de la coalition Al Karama de la participation résulte des positions de cette dernière qui “s’inscrivent à contre-pied des libertés et des acquis sociaux”.
Il n’a pas exclu la non participation du PDL aux travaux du dialogue, vu ses positions venant à l’encontre de la révolution du 17 décembre 2010, assurant que leur contribution pourrait ne pas avoir “d’effet notable”.
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L’historien a fait remarquer que la décision du Chef de l’Etat de faire participer les jeunes des régions au dialogue national traduit son respect des principes de la révolution.
Hannachi a encore dit que l’initiative consiste pour l’UGTT à jouer son rôle national après l’échec des partis politiques, depuis les éléctions législatives de 2019, à trouver les solutions nécessaires à la crise économique et sociale, affirmant que les opportunités de sa réussite existent, d’autant que le dialogue rééquilibrera les relations entre les compétences scientifiques dans les domaines économique et social, d’une part et les élites politiques, d’autre part.
Il a indiqué que l’organisation du dialogue national sous forme d’ateliers et de conférences scientifiques, en présence d’experts dans les domaines social et économique ainsi que de spécialistes dans le droit constitutionnel permettra d’identifer des solutions, soulignant que les parties politiques participantes soutiendront les choix et les recommandations des experts, ce qui permettra de rectifier les relations entre eux.
Le politilogue a, par ailleurs, souligné dans un autre contexte que l’initiative vise principalement à se mettre d’accord sur des solutions dans les domaines économique et social. Elle ouvre également le débat politique pour qu’il se poursuive après le dialogue, qui représente un point de rencontre entre les partis et les organisations nationales.
L’UGTT avait proposé dans son initiative, présentée au début de décembre 2020, au Président de la République, la mise en place d’une instance de sages regroupant des personnalités nationales indépendantes dans toutes les spécialités, lesquelles présideront un dialogue national, devant mener à des réformes politiques, sociales et économiques.
L’organisation générale du travail a appelé, dans son initiative nationale, à ce que cette instance soit sous l’égide de la Présidence de la République et que ses membres ne présentent pas leurs candidatures à des postes politiques, soulignant l’importance d’accorder à cette instance la présidence du dialogue national en vue de conciliations permettant d’entamer des réformes politiques et économiques, à même de sauver le pays.
L’UGTT a fixé les principaux axes du dialogue national dans trois domaines dont le premier à caratère politique portera sur l’évaluation des lois organisant les partis politiques et les associations, en vue de leur révision pour combler les lacunes et en améliorant le contrôle des sources de financement et le degré de conformité de leurs objectifs et pratiques aux dispositions de la Constitution.