L’Assemblée Générale ordinaire de la Confédération africaine de football, réunie ce vendredi par visioconférence, a avalisé la désignation du Camerounais Issa Hayatou, patron de la CAF de 1988 à 2017, à un poste de président d’honneur.
Cette distinction honorifique fera l’objet d’une cérémonie le 15 janvier 2021, avant le coup d’envoi du Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2020) au Cameroun.
“Il est tout à fait normal que la CAF lui soit reconnaissante pour toute son œuvre “, a justifié le président par intérim de l’instance Constant Omari, au sujet de son ancien mentor.
Issa Hayatou a marqué l’histoire de cette confédération ” a déclaré Constant Omari. Avant de rappeler que le camerounais avait été élevé au ” statut de vice-président d’honneur, l’année dernière pour sa contribution dans les travaux de la FIFA. Il est tout à fait normal aujourd’hui que la CAF, son continent puisse lui être reconnaissant pour l’ensemble de toute son œuvre à la tête de cette confédération ” a t-il estimé Le Congolais s’est voulu humble alors que son bateau tangue : ” La CAF a été soumise bien des fois à des reproches et des critiques injustes mais que nous pouvons comprendre car malgré les efforts, malgré la vigilance accrue, qui peut dire que l’on peut être exemplaires ou irréprochables.”
La santé financière de la CAF est par exemple loin d’être rose. Une quinzaine de minutes a été consacrée à l’approbation des comptes pour l’exercice 2018-2019 et à celle du budget pour la période 2020-2021. La CAF aurait ainsi généré 115 millions de dollars de recettes durant l’exercice
fiscal 2018-2019 et aurait dépensé à peine moins. ” Cela conduit à finir l’année avec un résultat opérationnel à l’équilibre, qui a dégagé un revenu de près d’un million de dollars”, a indiqué le chef de l’administration (Secrétaire général) de la CAF, Abdelmounaïm Bah.
Le budget prévisionnel en revanche prévoit un déficit de 13,6 millions de dollars. Ce qui, au vu du contexte sanitaire mondial et du report de plusieurs compétitions (dont la CAN 2021), se comprend. Mais le président de la Commission des finances de la CAF, Fouzi Lekjaa, a à nouveau pointé du doigt un mal plus profond.
” Les finances de la CAF s’inscrivent dans un déficit structurel, a tenu à rappeler le Marocain. Ceci est dû essentiellement à l’augmentation des charges et des distributions. Quand on décide d’augmenter la distribution à chaque fédération à hauteur de 200.000 dollars, quand on décide d’augmenter les prize moneys aux clubs et aux fédérations à l’occasion des différentes
compétitions, quand on décide d’augmenter le nombre d’équipes nationales participant aux tournois de jeunes, évidemment l’impact augmente”.
Lekjaa invite donc à trouver des solutions pour sortir la CAF de l’ornière : “Je pense qu’il est grand temps, et ça devient même un impératif, de revoir notre procès footballistique pour qu’on puisse dégager suffisamment de ressources pour permettre à la CAF non seulement de survivre [ ] mais aussi de dégager des marges pour les investir dans le développement du football.”