Des organisations de la société civile et des partis politiques ont dénoncé la violence physique exercée par trois députés de la coalition Al Karma sur des membres du groupe démocratique au parlement.
Il s’agit, selon eux, d’un grave précédent. Ils appellent à des actions en justice et à la levée de l’immunité parlementaire aux députés responsables de pareils débordements.
Mardi, les travaux de la commission des affaires de la femme ont été suspendus suite à une altercation entre des députés du groupe démocratique et des membres de la coalition Al Karama et du groupe Ennahdha, sur fond des déclarations controversées du député Mohamed Affas sur la femme tunisienne.
Les députés en sont venus aux mains.
Le Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU) estime que la violence physique observée dans l’enceinte parlementaire traduit le niveau de déliquescence de l’institution, appelant à la dissolution du parlement qui a perdu de son “habilité politique et morale”.
Le PPDU tient le mouvement Ennahdha responsable de l’incident survenu à l’intérieur de l’hémicycle, en multipliant les manœuvres pour sortir de l’impasse dont se trouve son président Rached Ghannouchi.
Ils ont mis en avant l’incapacité de l’institution à trouver les solutions nécessaires à la crise dans le pays et le rôle “suspect” de certaines parties rétrogrades au sein de l’institution.
De son côté, le parti Ettakatol a exprimé son entière solidarité avec les députés Anouar Ben Chahed, Samia Abbou et Amal Saidi, qui ont été victimes d’agression physique. Le parti précise, dans ce sens, que l’immunité parlementaire protège le député, seulement, dans l’accomplissement de sa mission et n’ont lorsqu’il exerce la violence.
Et d’ajouter que les récentes déclarations du groupe Al Karama sont inconstitutionnelles et visent les droits de la femme et la paix sociale.
Le parti a également condamné les agissements des sympathisants du parti Errahma contre la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle et leur atteinte aux institutions de l’Etat et au régime républicain.
Afek Tounes a appelé le pouvoir judiciaire et le ministère public et imposer la primauté de la loi et à poursuivre en justice les auteurs des agressions. Le parti a insisté sur la protection des acquis de la femme tunisienne et de les renforcer.
Le mouvement Echaab dénonce le soutien accordé par le président du parlement au groupe Al Karama et estime que le chef du gouvernement est, lui aussi, responsable de ce qui se passe au parlement en se rapprochant des “terroristes”. Echaab, appelle toutes les forces démocratiques et organisations nationales à faire front contre ” ce mal qui menace le pays et sa continuité”.