Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jlassi, a déclaré, jeudi, à l’agence TAP que le désaveu, par le gouvernement de la convention collective relative au secteur des médias une honte pour l’Etat, surtout que la décision a été confirmée par une décision de justice.
Le rassemblement de colère organisé, ce jeudi, par les journalistes, a-t-il dit, intervient en protestation contre la politique d’atermoiement adoptée par le gouvernement.
Des centaines de journalistes se sont rassemblés devant le Palais du gouvernement, à la Kasbah, brandissant des slogans qui dénoncent le non sérieux du gouvernement concernant des accords signés en 2019 entre le SNJT et le gouvernement Youssef Chahed.
La convention en question garantit au journaliste un seuil salarial décent et la résolution des problèmes des établissements médiatiques confisqués.
L’accord comporte, par ailleurs, un article qui exige la mise en application de ce dernier dès 2019, sauf que le gouvernement a refusé de l’activer depuis près de 2 ans.
Le président du SNJT a expliqué que la situation sociale du journaliste aujourd’hui est considéré difficile, ne reflétant pas sa position réelle dans la société, estimant que les parties au pouvoir entendent saboter l’indépendance du travail journalistique en prolongeant la politique d’atermoiement.
” La garantie des droits des journalistes est essentielle pour la réussite de la transition démocratique “, a-t-il dit, soulignant la nécessité de réformer les médias publics, trancher la question des établissements médiatiques confisqués et recruter les diplômés de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) au chômage.
Selon Jlassi, cette journée de colère sera accompagnée d’un rassemblement de protestation devant le siège du SNJT ainsi que des rassemblements dans toutes les régions.
Des altercations ont été observées, ce jeudi matin, entre des journalistes et les forces de l’ordre déployées à la Place de la Kasbah qui ont tenté d’empêcher les journalistes de pénétrer dans le hall du Palais du gouvernement.
De son côté, Rim Souidi, membre du SNJT, a rappelé qu’une grève générale est programmée le 10 décembre. Elle coïncidera avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme.