Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hamadi, a souligné la réussite de la grève observée par les magistrats depuis lundi et qui se poursuit jusqu’à vendredi, précisant qu’il n’y a aucune intention d’abandonner cette action tant que les revendications des magistrats ne sont pas satisfaites.
Lors d’une conférence de presse tenue, mardi, par l’AMT, au Palais de Justice, à Tunis, Hamadi a accusé des parties politiques de diaboliser les magistrats, rappelant que la grève est un droit constitutionnel.
” Les revendications des magistrats sont parfaitement réalisables.
Il suffit d’une volonté politique et des ressources, à l’instar des fonds alloués par l’Union européenne pour promouvoir le service judiciaire “, a-t-il dit.
Pour le président de l’AMT, le chef du gouvernement adopte une politique de nonchalance et de marginalisation envers les magistrats et tout le système judiciaire, menaçant de recourir à toutes les formes de militantisme si cette politique continue.
Hamadi a, par ailleurs, réclame le droit des magistrats à la couverture sociale et à l’accès aux soins dans les hôpitaux militaires, rappelant que plus de 250 magistrats ont contracté le Coronavirus en raison de la détérioration des conditions de travail dans les tribunaux qui ” sont devenus des foyers pour le virus “.
L’AMT demande une amélioration de la situation financière des magistrats et un niveau salarial qui garantit une vie décente et une sécurité financière.
L’association appelle aussi à améliorer les conditions de travail dans les tribunaux, augmenter le budget alloué au ministère de la Justice, créer un fonds pour la qualité de la justice et ouvrir les dossiers des grandes réformes judiciaires.
Le président de l’AMT a, en outre, appelé à établir un dialogue national pour la réforme du système judiciaire en faisant participer tous les intervenants pour mettre en place des projets de loi qui seront soumis, plus tard, à l’Assemblée des représentants du peuple pour adoption.
Et de rappeler que l’association avait formulé trois de demandes d’urgence auprès de la présidence du gouvernement qui sont restées lettres mortes.
” La réunion qui a eu lieu entre l’association et le ministre de la Justice n’a pas abouti également.
Les promesses du ministre sont restées au stade des promesses “, a-t-il encore ajouté.
Les magistrats observent à partir de ce lundi une grève de cinq jours dans tous les tribunaux de la République suite au décès de la magistrate Sonia Laridhi par le coronavirus.
Anas Hamadi qui appelle le chef du gouvernement à l’urgence d’intervenir pour répondre aux revendications pressantes des professionnels du secteur, tient le gouvernement, le ministère de tutelle et le Conseil supérieur de la Magistrature(CSM) pour responsables de la dégradation du service judiciaire.