Des organisations de la société civile ont annoncé mercredi, dans un comuniqué conjoint, la libération récente par le ministère de l’intérieur de 22 migrants détenus “arbitrairement” au Centre d’El Ouardia.
“Cette libération est la mise en application de la décision du tribunal administratif prononcée depuis début juillet dernier”, indique le communiqué signé par l’organisation Avocats sans frontières (ASF), le forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et Terre d’Asile Tunisie.
En effet, saisi par un groupe d’avocats soutenus par ASF, le FTDES, l’OMCT et Terre d’Asile Tunisie, le tribunal administratif avait suspendu la détention de 22 migrants détenus arbitrairement au centre ” d’accueil et d’orientation ” El Ouardia au motif que leur privation de liberté est contraire au droit tunisien, mais aussi aux engagements internationaux de la Tunisie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture.
“Malheureusement, il aura fallu plus de deux mois au ministère de l’intérieur pour appliquer une telle décision, juridiquement historique, et rendre la liberté au groupe de migrants détenus depuis plusieurs mois sans aucune base légale”, regrettent les signataires du communiqué.
Selon la même source, entre-temps, de nouveaux migrants ont été amenés au centre d’El Ouardia, dans des conditions déplorables, en l’absence de toute procédure légale et de tout contrôle juridictionnel, sans accès à un avocat, sans notification écrite du fondement juridique de leur placement en détention, dans un centre qui n’est pas officiellement enregistré comme un lieu privatif de liberté en Tunisie.
“Pour que ces violations graves des droits humains ne puissent se répéter, nos organisations appellent les autorités tunisiennes, en particulier le ministère de l’Intérieur, à respecter le fondement juridique de la décision du tribunal administratif qui s’est prononcé sur l’illégalité de la privation de liberté des migrants en Tunisie et à mettre un terme à l’usage du Centre d’El Ouardia comme lieu de privation de liberté”, ajoute le communiqué.