Après des doutes entre annulation ou report des Journées Cinématographiques de Carthage à la lumière de la propagation de la pandémie mondiale du covid 19, la décision est prise : les JCC se dérouleront bel et bien à leur date du 7 au 12 novembre 2020, a confirmé Ibrahim Letaief, directeur artistique des JCC lors de la conférence de presse organisée ce mardi à la cité de la culture en présence des membres du comité directeur.
Pour une édition exceptionnelle en une année exceptionnelle, la 31ème édition des JCC, a-t-il ajouté, se déroulera en dépit de cette conjoncture sanitaire délicate prenant pour exemple la réussite de La Mostra de Venise qui a maintenu l’organisation de sa 77ème édition en dépit de l’augmentation par milliers des cas de coronavirus en Italie. Les JCC a-t-il précisé auront lieu tout en veillant à respecter le protocole sanitaire qui sera établi en parfaite collaboration avec le ministère de la santé publique.
Parlant des spécificités de cette 31ème édition, le directeur général des JCC Ridha Behi a mentionné que cette édition offrira un moment de réflexion et d’un retour à la mémoire du doyen des festivals dans la mesure où seront projetés dans 20 salles près de 60 films primés tout au long de l’histoire des Journées depuis 1966 jusqu’à 2019.
Cette session a-t-il précisé sera consacrée à revisiter la mémoire des Journées et à procéder à une lecture des modalités de son fonctionnement en prenant en considération les attentes des professionnels, des critiques et du large public des cinéphiles.
A cet effet, la conférence a été une occasion pour dévoiler la synthèse des panels organisés en prélude du forum 2020 des Journées intitulé “Hier, aujourd’hui et demain” qui se tiendra du 7 au 12 novembre prochain.
Dans ce sens, Kamel Ben Ounaes, membre du comité directeur des JCC a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’archive et la mémoire des Journées car a-t-il dit” un festival qui n’accorde par l’intérêt requis à la préservation de sa mémoire n’est pas digne de l’être”.
A cet effet, Ibrahim Letaief a souligné l’importance de mettre en place une structure permanente en vue d’assurer la continuité et la pérennité des Journées afin de réussir le défi d’élaborer les contours à venir des JCC face à la prolifération des manifestations cinématographiques dans le monde et des différentes plateformes dédiées au cinéma.
Concernant les résultats des panels organisés depuis le mois de juin jusqu’au mois d’aout, dans le cadre de la préparation du forum des JCC, il en ressort dans un document distribué aux journalistes que les panélistes (professionnels, critiques etc) se sont penchés sur l’éventualité d’envisager de nouveaux concepts de rencontres plus à même de développer une stratégie de médiation, de promotion et de sensibilisations des partenaires tunisiens et étrangers. Dans ce sens deux idées majeures ont été retenues: la création d’une structure pérenne prenant en charge la gestion du volet professionnel des JCC et la transformation de Carthage Pro en plateforme de coproduction.
Au final, les panelistes se sont mis d’accord sur le fait que les JCC ne sont pas un simple événement ponctuel organisé par le ministère de la culture car au fil des années tout a changé autour du festival aussi bien les modalités pratiques que les dispositifs techniques de production et de distribution des films. A cet effet, une série de recommandations a été formulée. Outre l’appel à l’instauration d’un cadre juridique pour les JCC, la création d’une structure permanente élue ou désignée pour un mandat ponctuel autour d’un programme d’action demeure vitale. Les recommandations portent également sur l’importance d’établir des protocoles d’accord avec certaines institutions financières (banques, assurances…) dont les représentants siègeront comme membres permanents dans le comité directeur du festival.
Au sujet de la collecte des archives, des photos, des articles de presse de toutes les sessions des JCC, Saida Bourguiba, responsable de la collecte de l’archive des JCC a déclaré à l’agence TAP que le festival a pu assurer la numérisation de cinq pour cent de l’archive des JCC depuis leur création jusqu’a 2019 en collaboration avec plusieurs institutions notamment le centre de documentation national (CDN), les Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale Tunisienne (BNT) et l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) ainsi qu’avec la fédération tunisienne des cinéclubs (FTCC) et l’association tunisienne de promotion de la critique cinématographique