Une délégation ministérielle composée du ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk, et du ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Fathi Belhaj, n’est pas parvenue à un accord avec les membres de la Coordination du sit-in d’El Kamour, lors d’une réunion tenue jeudi 13 courant à Tataouine.
Les membres de la coordination ont exprimé leur déception par rapport à l’offre faite par les deux ministres, estimant qu’elle ne répond pas à leurs attentes minimales et aux dispositions de l’accord d’El Kamour, signé depuis le 16 juin 2017.
Lors de cette réunion, tenue en l’absence du gouverneur de la région et des représentants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), les membres de la coordination ont souligné que le traitement des revendications de la région et de l’accord d’El Kamour par le gouvernement, “n’est pas sérieux”, ne favorise pas la relance du développement global dans la région et n’est pas à la hauteur des sacrifices consentis par la jeunesse d’El Kamour.
Les membres de la coordination ont accusé les gouvernements successifs d’avoir humilié les habitants de la région et de avoir privé des richesses de leur région”, rappelant à cet égard les indicateurs négatifs enregistrés au niveau des différents aspects de la vie dans la région, en particulier le taux de chômage qui s’est accentué.
Les membres de la coordination ont refusé 250 emplois dans les compagnies pétrolières (production et services) sur les trois prochaines années, ainsi que la création d’une entreprise agricole pour remplacer le recrutement de 500 travailleurs dans la Société d’Environnement, de Plantation et de jardinage qui commencera à mettre en œuvre une nouvelle approche à partir de mars 2021 et a besoin de 36 millions de dinars par an pour payer les travailleurs.
La proposition soumise par les deux ministres et approuvée par le Conseil ministériel restreint pour la mise en œuvre de l’accord d’El Kamour, prévoit des recrutements dans des compagnies pétrolières selon un calendrier qui s’étend sur les années 2021, 2022 et 2023, sans fournir de chiffres précis, selon les membres de la coordination, qui l’ont rejetée.
Il a également été proposé de rompre avec le modèle des entreprises environnementales, dans la mesure où il s’agit de “demi-mesures qui investissent dans l’emploi précaire et qui ne produisent pas de richesses”, selon les membres de la coordination. Il s’agit, selon eux, de procéder à leur restructuration à partir du 1er janvier 2021, et la création d’entreprises et des sections spécialisées dans les secteurs productifs selon un programme de travail proposé par la direction actuelle de l’entreprise environnementale et approuvé par le ministère de tutelle.
De son côté, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Fathi Belhaj, a déclaré à la TAP, qu’aucun accord n’a été conclu lors de cette réunion. “Nous sommes venus clarifier certaines ambiguïtés. Il existe des recommandations qui ne peuvent être mises en œuvre à l’heure actuelle”, a-t-il dit, notant que Tataouine a besoin d’une vision globale de développement.
Pour sa part, le ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk, a estimé dans une déclaration à la TAP, que “les résultats de la réunion étaient “décevants”, déclarant: “Nous voulions, dans cette période difficile, trouver une solution à l’accord d’El Kamour et que les entreprises contribuent à la mise en œuvre de cet l’accord.”
Il a souligné la possibilité de parvenir à une meilleure solution, en réglant tous les conflits sociaux, sans recourir à la solution des emplois précaires, indiquant que le prochain gouvernement travaillera à mettre en œuvre les termes de l’accord et à remédier à ses faiblesses.
Le porte-parole officiel du sit-in d’El Kamour, Tarek Haddad, a pour sa part déclaré que les membres de la coordination étaient disposés à “faire réussir cette réunion”, considérant que l’offre faite par la délégation gouvernementale s’apprêtait plus à “une mascarade”.
Il a souligné que la coordination est “résolue à ne pas rouvrir la vanne de pompage de pétrole à El Kamour tant que leurs demandes demeurent insatisfaites.